Des voix s'élevaient depuis longtemps pour que l'Eglise autorise la bénédiction des couples de même sexe | © Nick Carvounis/Unsplash
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Les évêques néerlandais réticents à bénir des couples homosexuels  

A l’inverse de la plupart de leurs confrères, européens, les évêques catholiques des Pays-Bas ont proposé, le 16 janvier 2024, un interprétation restrictive de Fiducia supplicans qui autorise la bénédiction de couples homosexuels. Pour eux, il ne peut s’agir que d’une prière sur des personnes individuelles.  

La déclaration Fiducia supplicans, du 18 décembre dernier, a souligné l’importance de l’accompagnement dans l’Église pour les personnes vivant une relation homosexuelle et pour les personnes divorcées remariés, indique la brève déclaration de la Conférence épiscopale des Pays-Bas. «Notre Église étant une Église accueillante, les évêques néerlandais, avec le pape François, soulignent l’importance pastorale de l’accompagnement des personnes vivant une relation homosexuelle. (…) Ils soulignent l’importance pastorale de la proximité et de l’accompagnement.» 

Mais le communiqué laisse de côté la proposition des «bénédictions pastorales» proposées par Fiducia supplicans, et cela de deux manières. D’abord en ne voulant s’adresser qu’aux individus, et non aux couples, et en refusant ensuite de parler de bénédiction.

Les relations irrégulières se heurtent à des objections morales

La conférence épiscopale souligne que «conformément à l’Écriture Sainte et à la Tradition de l’Église, le mariage n’est possible qu’entre un homme et une femme et qu’il est indissoluble, et que les relations irrégulières, quelles qu’elles soient, se heurtent à des objections morales intrinsèques.»

Les évêques ne veulent refuser à personne le soutien et la force de Dieu. «Il est possible de prier pour des croyants individuels qui vivent une relation irrégulière.» Mais, «ce que l’on demande dans la dans la prière et la manière dont on prie sont importants. Dans le cas d’une personne vivant une relation irrégulière ou homosexuelle, le ministre ordonné peut dire une simple prière en dehors du contexte d’une célébration de mariage mariage ou d’un service de prière. «

Dans cette prière, on peut demander à Dieu force et assistance sous l’invocation de son Esprit, afin que la personne puisse comprendre le sens de sa vie et la volonté de Dieu et continuer à grandir.

«La formulation choisie indique clairement qu’il ne s’agit pas d’une bénédiction ou d’une confirmation d’une relation irrégulière et évite également toute confusion avec un mariage (…) La prière peut ainsi donner la force de s’approcher de Dieu et de vivre en accord avec ses intentions concernant la création de l’homme et de la femme et le mariage», insistent les évêques néerlandais.

Cette position de la Conférence épiscopale des Pays-Bas est de fait très proche de celle du cardinal William Eijk, archevêque d’Utrecht, qui, en septembre 2022, avait demandé au Saint-Siège d’interdire aux évêques flamands de Belgique de bénir les couples de même sexe. (cath.ch/com/mp)

Des voix s'élevaient depuis longtemps pour que l'Eglise autorise la bénédiction des couples de même sexe | © Nick Carvounis/Unsplash
23 janvier 2024 | 13:57
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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