Les évêques du Congo rejettent toute implication dans le «coup d'État»
Suite au «coup d’État» manqué de la nuit du 19 mai 2024 en République démocratique du Congo, des photos et des vidéos ont circulé sur les médias sociaux alléguant de la sympathie de certains évêques catholiques avec les putschistes. L’information a été démentie par la conférence épiscopale du pays.
Dans la nuit du 19 mai, un commando de quelques dizaines d’hommes ont tenté de prendre d’assaut à Kinshasa le Palais de la Nation de la République démocratique du Congo (RDC), qui abrite les bureaux du président Félix Tshisekedi. Ils avaient attaqué juste avant le domicile du ministre de l’Économie Vital Kamerhe, situé à proximité.
Le commando était dirigé par Christian Malanga Musumari, fondateur du petit Parti congolais unifié (PCU), enregistré aux États-Unis. Celui-ci a été tué lors de la fusillade avec les forces de sécurité, tandis que son fils, qui possède la nationalité américaine, ainsi que d’autres citoyens américains et un Britannique ont été arrêtés.
Christian Malanga aurait été proche de certains évêques
Après ce coup d’État manqué, «réel ou supposé» comme l’indique l’agence Fides, des photos et des vidéos ont circulé sur les médias sociaux alléguant la proximité de Christian Malanga avec certains évêques catholiques. Une information démentie par Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
«J’ai suivi avec désolation tout ce qui a été publié sur les réseaux sociaux à propos de cette histoire», a déclaré Mgr Nshole dans une vidéo publiée sur divers médias sociaux. «Je tiens à rassurer les fidèles catholiques sur cette affaire», a-t-il poursuivi. Sur l’une des photos incriminant les évêques, on voit Christian Malanga entre Mgr Utembi, président de la CENCO, et le cardinal Ambongo, alors vice-président de la CENCO. «Cela date probablement de 2017, quand Kabila était encore président de la République. Soyez assurés que ni avant ni après cette photo, aucun de ces deux évêques n’a eu de contact avec Malanga», affirme Mgr Nshole.
«Deuxièmement, poursuit-il, il y a des gens de mauvaise foi qui présentent le chargé d›affaires de la Nonciature (à Kinshasa), Mgr Andriy, qui avait accompagné le cardinal Ambongo lors d’une visite au président, avec l’un des assaillants blancs qui faisait partie du groupe qui a attaqué Vital Kamerhe et le Palais de la Nation. Il s’agit de deux personnes différentes», affirme Mgr Nshole. Le secrétaire général de la CENCO précise que Mgr Andriy était avec lui à Kananga lorsque ces événements se sont déroulés.
Il est revenu aussi sur une vidéo publiée par «un prétendu prêtre catholique» qui accuse la hiérarchie d’être impliquée dans l’affaire. «Après des recherches approfondies, précise Mgr Nshole, il s’agit d’un prêtre du diocèse de Lisala, qui vit sans lien avec son diocèse en Italie. Son dossier est en cours de traitement par la hiérarchie de l’Église pour son comportement.» (cath.ch/fides/lb)