Les abus sexuels ont profondément marqué l'Eglise catholique au Canada
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Les évêques du Canada publient leur nouveau guide contre les abus sexuels

Les évêques catholiques du Canada ont publié début octobre 2018 leur nouveau guide sur les mesures de protection des mineurs et la prévention des abus sexuels dans l’Église catholique. Ce document de 200 pages fait 69 recommandations aux évêques et aux responsables religieux, notamment en faveur d’un meilleur accueil des victimes.

Le nouveau document intitulé Protection des personnes mineures contre les abus sexuels: Appel aux fidèles catholiques du Canada pour la guérison, la réconciliation et la transformation, a d’abord été remis aux évêques le 27 septembre lors de leur assemblée générale avant d’être rendu public une semaine plus tard, note le site Présence information religieuse.

Il y a plus de 25 ans déjà, les évêques canadiens avaient publié, en 1992, leur premier rapport intitulé De la souffrance à l’espérance, entièrement consacré aux agressions sexuelles commises par des prêtres. Les nombreux développements survenus depuis lors, au Canada et au Vatican, ont rendu nécessaire une mise à jour des normes diocésaines, a expliqué Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil et président de la CECC.

L’accueil des victimes

Le document épiscopal dresse d’abord une liste de neuf «leçons concernant les agressions sexuelles de membres du clergé à l’égard de personnes mineures». A chaque leçon, correspond une série de recommandations.

La première leçon insiste ainsi sur la nécessité de bien accueillir les victimes. «Toute expérience d’agression sexuelle – et non seulement quand un dirigeant religieux est impliqué – risque grandement d’être vécue avec honte et culpabilité ainsi qu’avec un sentiment de dégoût de soi-même. Si la divulgation est rejetée sans plus, ces sentiments sont amplifiés, et d’autres encore surgissent. Les victimes peuvent se sentir stigmatisées, isolées et trahies», note le texte. «Dans le passé, les personnes qui portaient des allégations étaient souvent traitées d’une manière qu’elles trouvaient dédaigneuse, insensible et même méprisante», reconnaissent les auteurs.

Que faire des délinquants?

Dans la leçon 4 – Que faire des délinquants? – le guide examine les différentes mesures à prendre contre un membre du clergé reconnu coupable d’abus sexuels.

La première consiste à interdire complètement au délinquant l’exercice d’un ministère public ou au moins à ne lui permettre aucun contact avec des personnes mineures. Il s’agit d’offrir ainsi un traitement et un soutien au délinquant dans un milieu contrôlé où les jeunes et d’autres personnes sont hors de danger.

Si cette mesure n’est pas suffisante ou si la gravité des infractions le justifie, l’autre solution consiste à infliger des peines ecclésiastiques plus graves et à renvoyer le délinquant de l’état clérical ou religieux.

Le document souligne en outre que du point de vue de l’Église, l’intervention face aux auteurs d’agressions sexuelles doit inclure l’espérance de leur retour à Dieu. «Pour cette raison, en plus de satisfaire aux exigences de la justice et d’assurer la sécurité publique, l’Église exige que les délinquants fassent réparation pour le dommage qu’ils ont infligé et le scandale qu’ils ont causé.»

Le devoir de rendre publiquement des comptes

Suivent des lignes directrices (25 pages). Cette section demande notamment aux évêques et aux supérieurs de rendre publiquement des comptes et de «prévoir la nomination d’une personne responsable des relations avec les médias pour toutes questions concernant les allégations d’abus sexuels».

La troisième partie du document Protection des personnes mineures contre les abus sexuels donne une longue liste d’organismes et de ressources utiles à toute personne qui exerce un ministère pastoral auprès des personnes mineures. (cath.ch/pir/mp)

Les abus sexuels ont profondément marqué l'Eglise catholique au Canada
10 octobre 2018 | 11:21
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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