Les évêques de France, d'Allemagne et de Suisse planchent sur la vocation de la famille
Rome/Fribourg, 26 mai 2015 (Apic) Les thèmes du synode d’octobre prochain ont été au centre des discussions de la journée d’études sur la vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain, qui se sont tenues lundi 25 mai 2015 à l’Université pontificale grégorienne à Rome.
A l’invitation des trois présidents des Conférences épiscopales de Suisse, de France et d’Allemagne, des évêques – dont plusieurs pères synodaux -, ont participé lundi 25 mai 2015 à Rome à une journée d’études sur la vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain. Les débats se sont déroulés avec la participation de professeurs de théologie, de collaborateurs de la curie romaine et de journalistes.
Cette initiative se situe dans le prolongement de la rencontre annuelle des trois présidences de conférences, qui en 2015, a eu lieu, à Marseille, en janvier.
Enrichir la réflexion sur les fondements bibliques et théologiques de la famille
Les 50 participants ont débattu des thèmes du synode d’octobre prochain intitulé «Vocation et mission de la famille en Eglise et dans le monde contemporain». Le souhait des trois présidents était d’enrichir la réflexion sur les fondements bibliques et théologiques de ces thèmes, et de préciser les problématiques au cœur des débats actuels sur le mariage et la famille.
Le premier temps de la journée a été consacré à l’interprétation biblique catholique des paroles de Jésus sur le divorce: «Comment comprendre les paroles de Jésus en elles-mêmes, et dans le contexte global de l’annonce du Royaume de Dieu et de la Tradition de l’Eglise ?» Selon la constitution «Dei Verbum» du Concile Vatican II (n°8), la compréhension chrétienne de la tradition se développe dans l’histoire, sur la base du discernement des réalités spirituelles par les fidèles et à travers l’enseignement du Magistère.
Un second temps a pris en compte les données d’une théologie de l’amour, réfléchissant notamment à la sexualité comme langage de l’amour et don précieux de Dieu. Cette théologie est en attente de propositions nouvelles, qui noue un dialogue intense entre la théologie morale traditionnelle et les meilleurs apports de l’anthropologie contemporaine et des sciences humaines.
Prise de distance avec les héritages traditionnels
Une troisième séquence de travail s’est déroulée dans une perspective de théologie narrative, éclairant les conditions de la biographie des individus comme histoire de grâce. «Dans le contexte social pluraliste et complexe de nos sociétés, l’individu est confronté à des difficultés sans cesse croissantes dans la construction responsable de sa propre vie. La prise de distance avec les héritages traditionnels rend cette construction encore plus délicate. Les projets personnels et les jugements de conscience jouent un rôle bien plus important. Tout cela impacte fortement la compréhension morale de la vie et constitue autant de défis pour la pastorale conjugale et familiale», écrivent les évêques dans un communiqué publié le 26 mai.
Tous ces exposés et débats ont mis en lumière la diversité des approches actuelles sur la théologie du mariage et de la famille. Cette journée d’études a cependant montré que le débat théologique sur l’avenir du mariage et de la famille était «nécessaire et riche de promesses». (apic/com/be)