Les évêques d’Aragon encouragent la réhabilitation de l’antipape Benoît XIII
L’ensemble des évêques de la communauté autonome d’Aragon, en Espagne, ont accepté d’apporter leur soutien à la cause de réhabilitation en faveur de l’antipape Benoît XIII, rapporte le média local Herlado, le 19 février 2019.
De 1378 à 1417, les nations européennes se divisent entre elles à tel point qu’elles aboutissent à une rupture religieuse: le Grand schisme d’Occident. Selon leurs intérêts, les royaumes vont ainsi reconnaître différents hommes comme successeur de Pierre. Pierre de Lune (1329-1423), noble d’une famille d’Aragon, est l’un d’eux. En 1394, pas encore prêtre mais déjà cardinal, il est élu en succession à Clément VII, lui aussi considéré aujourd’hui comme antipape.
Pierre de Lune dispose alors de nombreux soutiens, comme la France, l’Aragon, la Castille ou encore la Bretagne. En 1417, un conclave est organisé pour mettre fin au schisme. Martin V est élu et fait la quasi-unanimité autour de lui. Seul Benoît XIII refuse de le reconnaître et d’abdiquer. Pierre de Lune n’est alors uniquement soutenu par l’Aragon, où il se réfugie et décède en 1423.
Le Vatican réceptif à la cause
Alors qu’approche le 625e anniversaire de l’élection de Benoît XIII, les évêques d’Aragon ont accepté de soutenir «la défense et les revendications» en sa faveur, notamment auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Celle-ci a déjà été saisie du dossier par une association espagnole. Le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet du dicastère, en a ainsi reçu le président qui assure que le haut prélat s’est montré réceptif à cette cause. L’homme a également pu remettre au pape François un dossier à ce sujet.
Puisque Pierre de Lune est considéré comme antipape par l’Eglise catholique, il n’est pas intégré dans la liste des successeurs de Pierre. Pour le Saint-Siège, Benoît XIII est officiellement Pietro Francesco Orsini, élu en 1724 et mort en 1730. (cath.ch/imedia/xln/gr)