Belgique: Réactions violentes après l’accueil de Michelle Martin au couvent de Malonne
Les évêques comprennent la douleur des familles des victimes de Dutroux
Bruxelles, 29 août 2012 (Apic) Depuis que Michelle Martin – l’ex-femme de l’assassin d’enfants Marc Dutroux – est arrivée mardi 28 août vers 22h30 au couvent des Clarisses de Malonne, près de Namur, des réactions violentes se font entendre un peu partout en Belgique.
Alors que le député flamand Jurgen Verstrepen lançait un tweet suggérant d’engager un Albanais ou un junkie comme tueur à gages pour supprimer Michelle Martin, tout autre son de cloche de la part du Père jésuite Tommy Scholtès. Le responsable de presse et de communication de la Conférence épiscopale de Belgique a déclaré dans un communiqué que les évêques comprenaient la douleur des parents des victimes et des victimes elles-mêmes suite à la décision de la justice belge.
Les évêques respectent la décision de la justice belge
«Ils ont pris connaissance de l’arrêt de la Cour de Cassation et ils respectent cette décision. Suite à une demande de la Justice, les Clarisses ont accepté l’accueil d’une personne remise en libération conditionnelle qui souhaite se reconstruire», a-t-il encore précisé. La décision la Cour de cassation est tombée mardi 28 août à 16h, confirmant la libération conditionnelle de Michelle Martin décidée le 31 juillet dernier par le Tribunal d’application des peines (TAP) de Mons.
La Cour de cassation a rejeté les différents pourvois introduits par les parties civiles et le procureur général de Mons contre la libération conditionnelle de l’ex-femme et complice de Marc Dutroux. Ce criminel pédophile a été condamné à la perpétuité pour l’enlèvement, la séquestration et le viol de six fillettes et adolescentes, ainsi que pour la mort de quatre d’entre elles.
Le TAP avait estimé que Michelle Martin présentait des perspectives de réinsertion sociale. Il avait également considéré que son installation au sein de la communauté monastique de Malonne remplissait raisonnablement les conditions d’éloignement géographique, sollicitées par les victimes.
Dimanche 26 août, Mgr Aloys Jousten, évêque de Liège, s’était dit favorable à l’accueil de Michelle Martin par les Clarisses de Malonne. Dans un entretien accordé à la BRF (Belgischer Rundfunk, radio et télévision de service public de la Communauté germanophone de Belgique), Mgr Jousten affirmait soutenir la démarche des Clarisses, qui transmettent là un «vrai témoignage chrétien». «Un être humain reste un être humain», avait-il insisté.
Les religieuses de Malonne montrent un vrai visage d’Evangile
Sur le site du diocèse de Liège, Anne-Elisabeth Nève, directrice du Service de Presse et de Communication, écrit que «même si de nombreuses voix, souvent désemparées ou haineuses, se sont élevées contre la libération conditionnelle de Mme Martin, on entend de plus en plus d’avis souhaitant que la justice soit respectée dans son travail et que les condamnés ayant purgé la peine telle que la loi la prévoit puissent retrouver une place dans la société».
Elle poursuit: «Il faut se réjouir que des religieuses contemplatives, ainsi bousculées, veuillent aller jusqu’au bout de leurs convictions et de leur témoignage, montrant ainsi que la miséricorde de notre Dieu est offerte à tous, sans exception. Que Mme Martin soit ou non accueillie chez elles, ces religieuses auront, courageusement, contre vents et marées, montré un vrai visage d’Evangile, ainsi que le souligne notre évêque». (apic/com/cathobe/be)