Allemagne: L’Eglise catholique autorise la pilule du lendemain en cas de viol
Les évêques allemands ouvrent une brèche dans la contraception
Trêves, 22 février 2013 (Apic) L’Eglise catholique allemande a décidé le 21 février d’autoriser dans les hôpitaux qu’elle gère l’utilisation de la pilule dite «du lendemain» pour les femmes victimes de viol. L’information a été donnée par Mgr Robert Zollitsch, président de la Conférence des évêques d’Allemagne, au sortir de leur assemblée plénière de printemps à Trêves.
«Dans les hôpitaux catholiques, les femmes victimes de viol, reçoivent bien entendu une assistance humaine, médicale, psychologique et pastorale. L’administration d’une ’pilule du lendemain’ peut être incluse dans la mesure où elle agit comme un contraceptif et non comme un abortif» ont affirmé les évêques allemands. «Les procédés médicaux et pharmaceutiques qui causent la mort d’un embryon continueront à pas à être utilisés», précisent-ils dans le communiqué final de l’assemblée.
Le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne, avait rédigé en janvier 2012 une prise de position allant dans le sens de ces décisions. Son texte a été rédigé «en lien la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi, ainsi que l’Académie pontificale pour la vie», a-t-il précisé.
Le sujet de la «pilule du lendemain» s’est imposé aux évêques après qu’un médecin urgentiste a révélé que, le 15 décembre, deux cliniques catholiques de Cologne avaient refusé d’accueillir une victime de viol lorsque celle-ci avait réclamé ce médicament. Un débat s’est engagé aussitôt en Allemagne sur les obligations pesant sur les hôpitaux catholiques en matière d’informations et de délivrance de moyens de contraception, rapporte le quotidien français La Croix.
Davantage de place à la femme dans l’Eglise
L’assemblée des évêques allemands a été consacrée en grande partie aux «relations hommes-femmes dans la vie et le service de l’Eglise». Andrea Qualbrink, de la sous-commission Femmes dans l’Eglise et société, a présenté les résultats d’une enquête révélant que la proportion de femmes dans les services diocésains atteint 19% dans les postes de cadres moyens et de 13% dans les postes de direction. En 2005, ces proportions n’étaient respectivement que de 13 et 5%, relève l’enquête, en soulignant une «importante augmentation».
Pour sa part, le cardinal Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a proposé de s’appuyer sur «la tradition ancienne dans l’Eglise des femmes diacres, un ministère différent de celui des hommes diacres». Il a également suggéré de réserver davantage de postes aux femmes lors du renouvellement des synodes, des conseils pastoraux et des commissions. (apic/kna/lc/bb)