Anne-Elisabeth et Marco Cattaneo, lors d'une rencontre de secteur en avril 2015, au foyer de charité, à Bex. (photo: B. Hallet)
Suisse

Les Equipes Notre-Dame se retrouvent à Fribourg pour une journée de fête

Lausanne, 26.08.2015 (cath.ch-apic) Le mouvement des Equipes Notre-Dame (END) organise, le 30 août 2015 à Fribourg , une pique-nique découverte qui rassemblera les équipiers de la région Alpes et Suisse à Fribourg. Environ 200 adultes et 150 enfants sont attendus Place Georges-Python pour «célébrer la fidélité et la joie d’être des couples mariés et chrétiens».

La journée festive qui attend les participants avec leurs enfants se clôturera par une messe présidée par Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Fribourg et Genève. Les membres feront aussi la connaissance des nouveaux responsables de la région Alpes (Savoie, Haute Savoie, Grenoble et Isère) et Suisse (romande) du mouvement. Au terme d’un mandat de quatre ans non renouvelable, Anne-Elisabeth et Marco Cattaneo, comme le veut la tradition d’alternance, passeront le témoin un couple français, Maryline et Etienne Cholin. «Ces quatre années sont vite passées. Ce fut pour nous l’occasion d’un bel enrichissement à travers les rencontres, l’hospitalité des couples qui nous ont accueillis et la découverte des différences culturelles avec les équipiers d’autres pays», confie Anne-Elisabeth Cattaneo à Cath.ch.

Autre actualité du mouvement, le collège international des END et les responsables des supers régions et régions du mouvement se rassembleront à Rome les deux premières semaines de septembre. Sur le thème «Me voici Seigneur, envoie-moi» (Isaïe 6.8), le collège choisira, entre autres, le lieu de la prochaine rencontre internationale des END qui se tiendra en 2018. Au terme de ces deux semaines de travail, les représentants seront reçus en audience par le pape François. Rassemblant 55’000 couples, les END sont un mouvement, en lien avec l’Eglise catholique, dont le but est de promouvoir la spiritualité du couple. C’est tout naturellement que les END ont répondu à la consultation préparatoire au synode.

Les grands-parents au premier plan

Les END de France, du Luxembourg et de Suisse ont envoyé à Rome un document de 11 pages synthétisant les réponses au questionnaire préparatoire à la deuxième session du Synode sur la famille, prévu à Rome en octobre. En préambule, ce texte met en exergue la présence des grands-parents «qui est un des aspects qui survit le mieux, dans toutes les cultures ou sociétés, aux bouleversements contemporains». Leur rôle va bien au-delà du «facteur de joie» cité par l’Eglise. En plus d’un soutien économique, et social dans le cas de familles monoparentales, il revient souvent aux grands-parents de «relever le défi de l’éducation ou de l’évangélisation». La famille, regroupée autour des anciens, «constitue, pour le mouvement, un témoignage missionnaire irremplaçable».

Les enfants handicapés

Par ailleurs, le document attire l’attention sur les grandes difficultés rencontrées par les parents élevant des enfants handicapés. La question est clairement posée de savoir comment l’Eglise peut concrètement aider ces familles, en insistant sur le fait que les initiatives chrétiennes pour les aider «manquent de soutien et de représentation de la part des responsables ecclésiaux». «Le synode, qui s’intéresse aux familles en difficulté sur le plan conjugal, ne doit pas négliger toutes ces autres formes de souffrance», conclut ce chapitre.

Un «service après-vente» pour le mariage

Les réponses au questionnaire se sont focalisées sur le mariage. Elles insistent sur la nécessaire présence de l’Eglise aux côtés des époux avant et après le mariage: »En effet, de même que la préparation au sacrement est obligatoire, le ‘service après-vente’ est nécessaire pour éviter l’isolement aux nouveaux couples». La préparation au mariage étant pour beaucoup le premier contact avec l’Eglise, les participants ont souligné «l’importance de l’accueil que l’Eglise doit réserver aux futurs époux». Ils souhaitent que la préparation au mariage soit prolongée et harmonisée au niveau des diocèses, pour éviter «qu’une paroisse accorde ce qu’une autre refuserait». Les équipiers demandent un véritable accompagnement à l’Eglise qui doit «faire preuve de discernement et de miséricorde pour les jeunes couples» et ne pas les laisser seuls face à un engagement trop difficile. De leur côté, les fiancés doivent comprendre «que le couple chrétien repose sur le Christ et que leur amour doit être à l’image de celui du Christ».

Plus d’initiatives des paroisses pour les couples  mariés

La synthèse prône également la prière, l’écoute et le dialogue au sein du couple, facteur d’amour, de pardon et de respect donnant l’exemple aux enfants d’un mariage «chemin de progression» plutôt qu’un mariage «piédestal». Les paroisses sont sollicitées pour prendre ou relayer des initiatives. Ainsi de la valorisation de l’engagement conjugal avec, par exemple l’organisation de cérémonies de renouvellement du OUI pour les 10 ans, 20 ans, etc. de mariage. Ou bien la réunion de nouveaux mariés autour d’une messe et d’un temps de réflexion. On suggère également de prolonger les groupe CPM (Centres de préparation au mariage) durant un, deux ou trois ans après le mariage. Il est aussi demandé aux paroisses de développer le conseil conjugal et de proposer des permanences d’écoute pour les couples en difficulté.

Accueillir les divorcés-remariés

Sans remettre en cause l’indissolubilité du mariage, les membres des END demandent le soutenir et d’accueillir les divorcés-remariés. Ils déplorent «des situations d’exclusion profondément regrettables et injustes» et qui «tournent le dos à toute démarche de compassion et de miséricorde prônée par ailleurs». Pour les participants, «la discipline actuelle concernant l’accès aux sacrements doit évoluer», par exemple «à travers une démarche de repentir». Beaucoup comprennent difficilement, qu’à la différence des divorcés, les prêtres quittant le célibat sont autorisés à se marier. Dès lors, certains envisagent la possibilité de reconnaître un lien matrimonial valide dans l’Eglise, sans passer systématiquement par le mariage.

L’Eglise est jugée trop silencieuse sur la fécondité autre que biologique. L’impossibilité d’avoir des enfants naturellement est source de grandes souffrances et d’isolement pour les couples et qui conduit parfois au divorce. Certains se sentent mal accueillis par «une Eglise qui semble privilégier les familles nombreuses». Et l’on se pose la question de savoir jusqu’où aller dans les démarches d’assistance médicales à la procréation.


 

Encadré :

Les équipes Reliance

Les END ont pensé aux divorcés-remariés qui souhaitent continuer à cheminer dans la foi. Basé sur le fonctionnement classique d’équipes de couples se réunissant avec un conseiller spirituel (prêtre ou religieuse), les équipes «Reliance», créées il y a 10 ans, rassemblent des couples dont l’un et/ou l’autre des conjoints s’est remarié. Ils sont accompagnés d’un conseiller spirituel et d’un couple qui guidera l’équipe ainsi constituée. (apic/com/bh)

Anne-Elisabeth et Marco Cattaneo, lors d'une rencontre de secteur en avril 2015, au foyer de charité, à Bex. (photo: B. Hallet)
26 août 2015 | 17:01
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 4  min.
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