Egypte: Agressions contre les chrétiens du village d’el-Marashda, dans la province de Qena

Les émeutiers voulaient incendier l’église

Le Caire, 21 janvier 2013 (Apic) Les attaques de fanatiques contre les chrétiens sont désormais à l’ordre du jour en Egypte. Poussés par les autorités religieuses musulmanes des villages voisins, un millier de musulmans ont attaqué, le 18 janvier 2013, le village d’el-Marashda, dans la province de Qena, en Haute-Egypte.

La situation restait tendue le 21 janvier dans cette localité en majorité chrétienne, alors que les forces de sécurité contrôlaient les accès au village. Elles ont imposé un cordon de sécurité autour de l’église, menacée d’être détruite par les émeutiers.

Pour des raisons de sécurité, les autorités ont ordonné aux chrétiens locaux de ne pas quitter leur maison. Le prêtre d’el-Marashda a annulé les célébrations de la Fête orthodoxe de l’Epiphanie. En solidarité avec la communauté chrétienne, Cheikh Ahmed Raslan, l’imam d’une des mosquées du village, a lancé un appel aux jeunes musulmans afin de protéger les maisons et les magasins des chrétiens, dont plusieurs ont été brûlés.

Les émeutiers, qui avaient l’intention d’incendier l’église, ont été stoppés par l’arrivée de la police. Une dizaine de musulmans ont été arrêtés, selon la presse égyptienne du 19 janvier. Le prétexte de ces émeutes est l’accusation portée contre un marchand copte qui aurait harcelé sexuellement une musulmane âgée de 6 ans. Ce dernier est actuellement aux mains de la police. S’il est libéré, il ne pourra plus jamais retourner dans son village, selon les habitants musulmans d’el-Marashda.

Les actes criminels contre les chrétiens sont devenus monnaie courante

Les islamistes s’en étaient déjà pris à l’église copte de Saint-Georges à Taymah, dans le diocèse d’El Fayoum, à 133 km au sud du Caire. Ils avaient détruit un local paroissial et un centre de rencontre de la communauté chrétienne en construction.

Pour le Père Rafic Greiche, porte-parole de l’Eglise copte catholique, ces actes criminels sont devenus monnaie courante dans l’Egypte actuelle, gouvernée par les Frères musulmans. Ces agressions surviennent souvent dans les zones rurales. La religion sert souvent de prétexte pour régler des comptes entre les communautés coptes et musulmanes. «La haine religieuse est juste une excuse!», ajoute-t-il, en déplorant que ces faits peuvent se multiplier en raison du climat d’impunité qui règne dans le pays. (apic/asian/be)

21 janvier 2013 | 12:29
par webmaster@kath.ch
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