Les douze mots-clefs du Synode des évêques
Convoqué du 3 au 28 octobre 2018 par le pape François pour sa 15e assemblée générale ordinaire, le Synode des évêques obéit à des règles précises. Avec un vocabulaire bien particulier, la fonction de chacun et de chaque organe est strictement définie.
Auditeur: contrairement à ce que son nom indique, l’auditeur est plus présent au sein du synode pour témoigner que pour écouter. Il peut intervenir au cours des congrégations générales, sur invitation de la présidence de la séance. De plus, l’auditeur est intégré au sein des circoli minori. Il ne dispose toutefois pas du droit de vote, même au sein des circoli minori. Ils sont 49 au cours de ce synode, dont 36 jeunes.
Circoli minori: outre les congrégations générales, la discussion des sujets se poursuit dans les circoli minori – petits groupes, en latin. Ces groupes se rencontrent pour un nombre de sessions identiques. Ils sont constitués par appartenance linguistique et traitent tous du même sujet. Ils travaillent sur la base de l’Instrumentum laboris, sur lequel ils votent à la majorité absolue des modi ou ›amendements’. Les autres participants à l’assemblée, comme les auditeurs prennent part aux travaux des petits groupes, mais n’ont pas droit de vote.
Commission d’information: cet organe est composé d’un président et d’un secrétaire, nommés par le pontife romain, du secrétaire général, du sous-secrétaire, du secrétaire spécial, du préfet du Dicastère pour la communication, du directeur de la salle de presse et de cinq membres élus par l’assemblée (un par continent). Il appartient à la commission d’établir des critères et des méthodes de diffusion de l’information. Des conférences de presse peuvent être tenues par les Pères synodaux nommés par le président de la commission. Le président de la commission d’information du synode sur les jeunes est Paolo Ruffin, préfet du Dicastère pour la communication, assisté par le Père jésuite Antonio Spadaro, directeur de la revue Civiltà Cattolica.
Congrégation générale: il s’agit des assemblées plénières du synode. Les Pères synodaux y interviennent selon un ordre établi à l’avance. Les auditeurs, les invités spéciaux et les délégués fraternels peuvent être invités à y prendre la parole. La dernière heure d’une journée de congrégation générale est réservée à un débat libre. Les Pères synodaux peuvent y intervenir spontanément et réagir aux propos tenus par d’autres.
Délégué fraternel: il s’agit d’un représentant d’une autre confession chrétienne. Il dispose des mêmes caractéristiques que l’auditeur: intervention en assemblée plénière sur invitation, participation aux circoli minori mais absence de droit de vote. Ce synode compte deux délégués fraternels orthodoxes, un luthérien, un représentant de la Communion mondiale d’Eglises réformées et un du Conseil œcuménique des Eglises (COE).
Document final: il s’agit du texte voté au dernier jour du synode. Pour être approuvé, il doit recueillir les deux tiers des voix des Pères synodaux, seuls habilités à voter. Ce vote peut avoir lieu paragraphe par paragraphe ou d’un seul bloc pour l’ensemble du document. Il est ensuite présenté au pontife qui peut décider de le rendre public ou non. Sur volonté expresse du pape, il peut être intégré dans son magistère personnel.
Expert: comme son nom l’indique, il est présent en raison de son expertise sur le sujet du synode. Il ne peut intervenir en assemblée plénière, mais peut intervenir en circoli minori afin d’éclairer de ses connaissances. Il peut être appelé par le secrétariat du synode pour collaborer à la rédaction du projet de document final.
Invité spécial: il participe au synode en reconnaissance d’une «particulière autorité concernant le thème de l’assemblée du Synode», selon Episcopalis communio. Il participe dans les mêmes conditions que les auditeurs et les délégués fraternels. Le Frère Alois, prieur de la Communauté de Taizé, est le seul invité spécial du synode sur les jeunes.
Père synodal: il s’agit du personnage clef lors d’un synode. Les Pères synodaux sont en effet les seuls à disposer du droit de vote. Ils peuvent également intervenir en assemblée plénière et être élus à différentes fonctions au cours du synode. Ils participent aussi aux circoli minori au sein desquels ils votent des modi. Jusqu’à Episcopalis communio, tous les Pères synodaux étaient des évêques. Désormais, dix peuvent être des clercs en représentation des ordres religieux. Ils sont 267 au cours de cette 15e as semblée synodale ordinaire.
Président délégué: il préside les sessions du synode en l’absence du pontife. C’est notamment à lui que revient de répartir la parole et de faire intervenir si nécessaire les auditeurs ou les experts. Le pape François a choisi quatre cardinaux des ›périphéries’ pour cette mission au cours du synode sur les jeunes: Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Eglise chaldéenne; Désiré Tsarahazana, archevêque de Toamasina (Madagascar); Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun (Birmanie); et John Ribat, archevêque de Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée). Autant de cardinaux auxquels le pape argentin a lui-même remis la barrette cardinalice.
Rapporteur général: il introduit les sujets de discussion au début de chacune de ces phases. Il peut également intervenir pour résumer les différents arguments ou pour exposer l’avancée des travaux synodaux. Il préside la préparation du document final. Pour le synode sur les jeunes, le pape François a choisi le cardinal Sérgio da Rocha, archevêque de Brasilia (Brésil), comme rapporteur général.
Secrétariat spécial: composé d’un ou plusieurs secrétaires spéciaux, il assiste le rapporteur général dans toutes ses fonctions. Il coordonne notamment le travail des experts qui participent à la rédaction du projet de document final. Il prend en charge la rédaction du document final. Il est à la disposition des différentes autorités de l’assemblée pour transmettre des documents ou des informations aux Pères synodaux. Le synode sur les jeunes compte deux prêtres comme secrétaires spéciaux. (cath.ch/imedia/ah/xln/rz)