Les chrétiens prêts à se défendre

Nigeria: «Nettoyage ethnique et religieux systématique» dans le Nord-Est du pays

Abuja, 8 janvier 2012 (Apic) Des leaders chrétiens ont condamné les violences perpétrées contre leurs communautés, les qualifiant de «nettoyage ethnique et religieux», le 7 janvier 2012, indique l’ATS.

«Le schéma de ces tueries nous fait effectivement penser à un nettoyage ethnique et religieux systématique», a déclaré Ayo Oritsejafor, chef de l’Association chrétienne du Nigeria (CAN). Réunis en urgence, les représentants religieux protestants et catholiques «ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées.» «Nous avons le droit légitime de nous défendre, quoiqu’il en coûte», a averti Ayo Oritsejafor, avant d’ajouter que les événements actuels rappellent les débuts de la guerre civile au Nigeria. Les responsables religieux ont dénoncé l’incapacité des gouverneurs des Etats du Nord à protéger les chrétiens. «Nous les tenons pour responsables de ces tueries», a ajouté le chef de la CAN.

Suite à un ultimatum de trois jours, publié le 2 janvier par la secte islamiste Boko Haram et enjoignant les chrétiens du Nord à quitter les zones à majorité musulmane, les violences ont repris au Nigeria. En trois jours, plus de 30 chrétiens sont décédés dans différentes attaques, entre autres dans les villes de Mubi et Gombe. Des centaines de croyants abandonnent leur domicile, fuyant vers le Sud pour échapper aux terroristes.

Rejeter l’amertume et l’acrimonie

Dans un discours prononcé le 7 janvier, le président Goodluck Jonathan a condamné les attaques, «actes de violence gratuits et malheureux». «J’exhorte tous les Nigériens à rejeter l’amertume et l’acrimonie et à vivre ensemble en harmonie et en paix. Partout où la paix est menacée, nos forces de sécurité imposeront la loi, sans peur et sans faveur», a-t-il affirmé.

Depuis la semaine passée, le Nord-Est du Nigeria est placé en Etat d’urgence. Mais les attaques des islamistes – contre des civils, des Eglises ou des postes de police – n’ont pas cessé pour autant. Craignant que les jeunes chrétiens ne se livrent à des représailles, le gouvernement de l’Etat d’Adamawa a déclaré un couvre-feu de 24 heures le 7 janvier.

550 morts en 2010

Fondée en 2002, la secte Boko Haram promeut une forme d’islam radical, interdisant aux musulmans de prendre part à toute activité sociale ou politique liée à l’Occident, de voter et de porter des chemises ou des pantalons. Les membres de ce mouvement rejettent également strictement le christianisme. Le groupe est soupçonné d’entretenir des liens avec d’autres factions terroristes à l’étranger.

Les adeptes de Boko Haram terrorisent depuis des années le Nord du Nigeria. Mais en 2010, leurs activités violentes ont fortement augmenté, avec 550 personnes assassinées. Le jour de Noël, plusieurs attaques à la bombe contre des églises ont fait 39 morts. (apic/ats/cnn/theguardian/rp/amc)

8 janvier 2012 | 13:47
par webmaster@kath.ch
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