Les cardinaux Albert Decourtray et Jean-Marie Lustiger
contre la diffusion de «La dernière tentation du Christ»
«Nous demandons le respect pour Jésus»
Paris, 6septembre(APIC) «Nous n’avons pas vu le film de Martin Scorsese,
’La dernière tentation du Christ’. Nous ignorons la valeur artistique de
cette oeuvre. Et cependant, nous protestons d’avance contre sa diffusion»,
déclarent les cardinaux Albert Decourtray, archevêque de Lyon et Jean-Marie
Lustiger, archevêque de Paris, dans un communiqué conjoint rendu public le
6 septembre, à la veille de la projection du film contesté au Festival de
Venise.
Les deux responsables catholiques français protestent «parce que vouloir
porter à l’écran, avec la puissance réaliste de l’image, le roman de Kazantzakis est déjà une blessure pour la liberté spirituelle de millions d’hommes et de femmes, disciples du Christ». Ainsi, soulignent-ils, les croyants
réclament le respect pour ce qu’ils ont de plus précieux au monde : leur
foi dans le Christ qui meurt sur la croix. Ces millions d’hommes et de femmes ne veulent pas imposer leur foi à ceux qui ne la partagent pas. Parlant
en leur nom, poursuivent les deux cardinaux, «nous ne voulons pas non plus
attenter à la liberté de la création artistique, nous ne voulons pas davantage censurer la pensée d’autrui ni juger les intentions du romancier et du
cinéaste».
«Nous demandons le respect pour Jésus, le Seigneur de notre vie et pour
la vérité du témoignage des Evangiles. Nous demandons le respect pour la
foi de tous les disciples de Jésus qui donnent leur vie, avec lui, par
amour. Il faut respecter ceux qui acceptent de mourir avec le Christ pour
que soit respectée la liberté de tous. Et de conclure : «La mort de Jésus
n’appartient pas aux romanciers, ni aux scénaristes, mais à la foule
innombrable de ses disciples, morts ou vivants. Y aura-t-il assez d’hommes
et de femmes sensibles au droit d’autrui pour comprendre combien s’emparer
de Jésus et en défigurer l’image nous blesse profondément dans notre
dignité ? La liberté de chacun repose sur le respect d’autrui. Il est juste
temps de le comprendre. (apic/sgef/be)