La tombe du dictateur Francisco Franco dans la basilique de la Valle de los Caidos  n'existe plus | Håkan Svensson wikipedia CC BY-SA 3.0
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Les bénédictins pourraient perdre la 'Valle de los Caidos'

Selon la presse espagnole, après l’exhumation de Franco de son tombeau, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez envisagerait de désacraliser le monument de la Valle de los Caïdos. Il s’agirait pour cela en particulier de retirer la concession de la basilique Santa Cruz aux moines bénédictins qui la desservent depuis son ouverture en 1959. Le travail de mémoire sur la guerre civile de 1936-1939 est loin d’être achevé.

Le Premier ministre Pedro Sánchez prévoit de remodeler la Valle de los Caidos près l’exhumation de Francisco Franco, indique le site espagnol religion digital. Le projet n’est pas encore complètement défini, mais plusieurs idées sont sur la table. L’une d’elles est la révision de la concession de la basilique aux moines bénédictins.

Le Premier ministre entend éviter de nouvelles confrontations avec les religieux. Le prieur Santiago Cantera a en effet tenté de s’opposer par tous les moyens à l’exhumation de la dépouille mortelle de l’ancien chef de l’Etat décédé en 1975. Avant de finir par céder devant les injonctions de la justice et du Vatican. Le gouvernement envisagerait dès lors de remanier la gestion de la basilique qui pourrait ne plus revenir aux bénédictins. Des sources socialistes au courant de remodelage ont indiqué qu’il serait temps de soulever la question de la désacralisation de la Vallée.

Concession aux bénédictins

La Basilique de Santa Cruz appartient au Patrimoine National, mais sa gestion est cédé aux moines bénédictins en régime de concession. Aussi longtemps que dure cette situation, la basilique est un édifice religieux protégé par des accords avec le Vatican. Cette situation a grandement compliqué processus d’exhumation, sur lequel plusieurs gouvernements se sont cassé les dents

Pour le prieur Cantera, on ne pouvait pas toucher au corps d’un défunt déposé dans une église gardée par un ordre religieux dont l’espace est inviolable. C’est finalement le Saint-Siège qui lui a imposé le respect de l’arrêt de la Cour suprême sur l’exhumation de Franco.

Autres exhumations en vue

En position de force, Pedro Sanchez veut désormais poursuivre sa politique d’exhumation en exigeant notamment celle de Jose Antonio Primo de Rivera fondateur de la phalange espagnole exécuté par les Républicains en 1936. Il a également exprimé son désir de créer un musée de la mémoire historique, mais dans un lieu différent de Cuelgamuros. A cette fin, le gouvernement n’exclut pas, après la bataille juridique pour l’exhumation de Franco, de proposer une extension de la loi sur la mémoire historique pour y inclure tous ces aspects.

La basilique rouverte au culte

Fermée pendant une semaine pour permettre les travaux de l’exhumation de Franco, la basilique de Santa Cruz a rouvert ses portes le 29 octobre. Plus d’une centaine de fidèles ont assisté à une messe célébrée par le prieur Cantera. La célébration a commencé par un acte d’expiation pour l’usage inappropriée de la basilique avec l’interdiction faite aux moines de s’y rendre. Selon la communauté, cette première messe après la réouverture s’est voulue comme un moment pour prier Dieu pour tous les morts des deux côtés, ainsi que pour la paix et la réconciliation. A la fin de la messe le prieur a assuré qu’il se sentait «bien, tranquille et fort».

L’ancienne tombe de Franco a été recouverte de carreaux de marbre noir. Seul leur aspect neuf les distingue du reste du dallage. Quelques personnes qui assistaient à la messe ont déposé des fleurs, ainsi que sur la tombe de José Antonio Primo de Rivera. Mais le tout s’est déroulé sans incident. (cath.ch/rd/mp)

La tombe du dictateur Francisco Franco dans la basilique de la Valle de los Caidos n'existe plus | Håkan Svensson wikipedia CC BY-SA 3.0
30 octobre 2019 | 16:55
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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