Les avocats du cardinal Becciu sont sûrs de prouver son innocence

«Nous allons enfin pouvoir prouver l’innocence absolue du cardinal», ont déclaré les avocats d’Angelo Becciu, lors du procès de l’ancien substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’État du Saint-Siège. Alors qu’il est accusé de détournement de fonds et d’abus de pouvoir la procédure est pour l’instant enlisée.

Le 14 décembre 2021 devait être la grande date du début du procès au Vatican, dit de «l’Immeuble londonien», qui va scruter la gestion des affaires générales de la secrétairerie d’État du Saint-Siège, alors que le cardinal Becciu en était le substitut, entre 2011 et 2018. Le prélat sarde est accusé de malversations financières.

La séance du 14 décembre n’a toutefois duré que 10 minutes. Le juge Pignatone a fixé une nouvelle audience au 25 janvier 2022, en espérant qu’il s’agirait de la dernière audience transitoire. Une septième audience pourra alors être fixée, sans doute à la mi-février, pour commencer véritablement le procès.

Le témoin clé Alberto Perlasca

Malgré la courte durée de la séance, le juge a eu le temps d’aborder la question des enregistrements audio-vidéo des interrogatoires, rapporte le portail Sardegna Live. Il s’agit principalement des auditions d’Alberto Perlasca, témoin clé dans cette affaire tentaculaire. Le prélat italien était responsable du bureau administratif de la Première section de la Secrétairerie d’Etat entre 2009 et 2019. Il gérait les finances des fondations du Vatican, mais aussi le Denier de saint Pierre, ainsi que toutes les offrandes envoyées par les fidèles au pontife pour les missions de l’Eglise, ainsi que la subsistance de la Curie romaine. Fonds qui auraient fait l’objet d’une utilisation abusive.

Le juge Pignatone a expliqué avoir ordonné la transcription de ces interrogatoires avant le 10 janvier 2022. De brefs échanges ont alors eu lieu entre des avocats de la défense sur la certification des transcriptions de ces interrogatoires.

Des auditions décisives?

La défense avait réclamé à cor et à cri que la vérification de ces transcriptions soit la plus conforme possible à ce qui est ressorti des interrogatoires. L’autorisation pour la défense d’extraire une copie des supports informatiques saisis, à ce jour non délivrée par le promoteur de justice du Vatican, a été réaffirmée. Jusqu’à présent, une simple consultation de ces documents avait été accordée à la défense. Une situation vue comme impropre à garantir pleinement les droits de l’accusé.

Les avocats se sont montrés confiants que le contenu de ces auditions pourra disculper le cardinal Becciu. «Quand le procès entrera dans le vif du sujet, nous pourrons enfin démontrer l’innocence absolue du cardinal», ont-ils affirmé. (cath.ch/sardegnalive/arch/rz)