Les associations assyriennes appellent au cessez-le-feu au Kurdistan turc
L’église syriaque orthodoxe Sainte-Marie, à Diyarbakir, dans la région à prédominance kurde du sud-est de la Turquie, a été accusée par des médias turcs ces derniers jours d’abriter un dépôt d’armes et de munitions des groupes armés kurdes. La Fédération des Associations assyriennes a fermement démenti cette propagande, qui aurait pour but de «désigner une cible».
Fin janvier, l’église Sainte-Marie, un édifice du IVème siècle, avait été endommagée lors de bombardements effectués par l’armée turque durant une offensive militaire contre des positions du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le pasteur de l’église, le Père Yusuf Akbulut et sa famille, avaient dû quitter les lieux en hissant un drapeau blanc pour ne pas être abattus.
Propagande de médias turcs visant l’église Sainte-Marie, à Diyarbakir
Réagissant aux rumeurs sur ce dépôt d’armes de militants kurdes, le réseau international d’associations liées aux communautés chrétiennes syriennes et assyriennes dénonce «encore un mensonge, encore une infamie, encore une opération visant à frapper une cible». «Nous condamnons cette attitude hostile, souligne la déclaration répercutée par l’agence d’information vaticane Fides. (…) Nous invitons tous les membres du gouvernement, en particulier le Ministre de l’Intérieur et le gouverneur de Diyarbakir, à faire le nécessaire et à sanctionner les responsables».
Dans un communiqué, l’Union syriaque européenne (ESU), basée à Bruxelles, affirme que les combats au sud-est de la Turquie ont atteint un nouveau seuil, le conflit n’atteignant pas seulement les Kurdes, mais toutes les minorités: Alévis, chrétiens syriaques et assyriens, et d’autres encore. «Depuis le début du conflit, des centaines de civils kurdes, dont des personnes âgées, des femmes, des enfants et même des bébés, ont perdu la vie. Il est interdit d’enterrer les personnes tuées. La situation est hors de contrôle et les civils souffrent», ce qui constitue aux yeux de l’ESU une violation flagrante des droits de l’Homme.
Des églises et des mosquées bombardées
Des édifices religieux, des églises, des mosquées, des monuments historiques ont été ciblés et touchés par les bombardements. Des habitants ont été forcés de quitter des villages chrétiens de la région. L’Union syriaque en appelle à la communauté internationale afin de négocier pour mettre un terme au conflit qui ensanglante la région et de trouver une solution afin que la Turquie respecte ses minorités. (cath.ch-apic/fides/esu/be)