Paris: Colloque en la basilique du Sacré-Cœur en compagnie de Mgr Morerod
Les apports du Père Le Guillou sur le Concile Vatican II
Paris, 22 novembre 2012 (Apic) L’association française «Père Marie Joseph Le Guillou» a organisé un colloque théologique sur le Concile Vatican II à l’occasion de son 50ème anniversaire. Il se déroule du 20 au 22 novembre 2012 en la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris. Présidée par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, la rencontre vise à faire connaître les enseignements du Père Le Guillou.
Le colloque s’étend sur trois soirées avec une dizaine d’intervenants français, espagnols, italiens et suisse. 250 participants se sont inscrits, dont 60 prêtres, des séminaristes de Strasbourg, Nice, Madrid, et des laïcs. Il est organisé par les Amis de l’association «P. Marie Joseph Le Guillou», à savoir les bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, les éditeurs «Parole et Silence», Mgr Gabriel Richi Alberti, professeur à l’Université San Damaso en Espagne, et Mgr Patrick Chauvet, vicaire épiscopal du diocèse de Paris.
«Il y a déjà eu beaucoup de colloques sur la pensée du Père Le Guillou, explique Mgr Chauvet, mais, compte tenu de l’anniversaire du Concile et dans le cadre de l’Année de la foi initiée par Benoît XVI, il nous a paru intéressant de revenir sur son apport à la compréhension de Vatican II. Avec son ouvrage ’Le Visage du Ressuscité’, il répond d’ailleurs à la demande d’herméneutique de continuité du Saint-Père.»
Le colloque de Paris est aussi l’occasion de présenter une nouvelle édition de cet ouvrage chez «Parole et Silence».
Des chrétiens déroutés par le Concile
Dominicain, docteur en théologie, le Père Marie Joseph Le Guillou (1920-1990) a participé à la deuxième session de Vatican II et en a tiré un livre de présentation. Ecrit à la demande de nombreux Pères conciliaires, «Le Visage du Ressuscité» se veut un «manuel» pour les prêtres, religieux et religieuses, missionnaires et laïcs déroutés par l’ampleur des changements de mentalité qui leur étaient demandés avec Vatican II.
Professeur à l’Institut catholique de Paris entre 1969 et 1982, fondateur de l’Institut Supérieur d’Etudes Œcuméniques, le Père Le Guillou a aussi été membre de la Commission Internationale de Théologie créée par Paul VI.
Mais quels sont ses apports principaux sur Vatican II? Pour Mgr Chauvet, «il nous fait entrer dans la théorie du mystère. Le fruit de sa théologie est la contemplation en actes. C’est un chercheur du visage du Christ. Il présente donc le Concile comme christocentrique et nous invite à toujours chercher le visage de Dieu dans le Concile.» Connaisseur de Saint-Thomas d’Aquin et des grands mystiques, il «incite à connaître la tradition mais aussi à l’enrichir», indique Mgr Chauvet, en charge des questions de messe selon la forme extraordinaire du rite romain pour le diocèse de Paris.
Spécialiste de l’œcuménisme, Le Guillou a travaillé avec des théologiens orthodoxes et protestants. «Il veut que l’Eglise respire avec ses deux poumons, celui de l’Occident et celui de l’Orient», souligne Mgr Chauvet. Cet œcuménisme a d’ailleurs été l’objet de l’intervention, le 21 novembre, de l’évêque suisse Charles Morerod, dominicain lui aussi et fin connaisseur de la pensée du Père Le Guillou.
Enfin, ce colloque prend un sens tout particulier en ce moment, reconnaît Mgr Chauvet. En France, alors que le gouvernement socialiste de François Hollande compte faire adopter une loi autorisant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, l’Eglise a donné de la voix pour exprimer son opposition.
«Selon le Père Le Guillou, l’Eglise doit entrer dans les débats du monde, indique Mgr Chauvet. Ce n’est pas l’Evangile qui doit s’adapter au monde, mais le contraire.» Autrement dit, sur le mariage gay, l’adoption par les couples homosexuels, «mais aussi les questions bioéthiques et l’euthanasie», l’Eglise doit exprimer ses positions. «Il ne s’agit pas de condamner, justifie Mgr Chauvet, mais de dire que ce chemin n’est pas un chemin de bonheur.» (apic/lg/bb/ggc)