L’Eglise vaudoise rejette la demande de pardon du pape François
Turin, 25.08.2015 (cath.ch-apic) Il n’est pas possible de pardonner à la place des morts. Telle est en substance la réponse cinglante de l’Eglise évangélique vaudoise, dans une lettre rendue publique le 25 août 2015. La demande de pardon du pape François avait été formulée le 22 juin dernier à Turin, en rapport aux persécutions exercées par Rome contre cette Eglise déclarée hérétique en 1215.
Le synode des communautés vaudoises et méthodistes qui se tient actuellement à Torre Pellice, dans la province de Turin, a fait parvenir une lettre au pape François, dans laquelle il rejette en partie sa demande de pardon formulée en juin dernier dans la capitale du Piémont. «Dans votre demande de pardon, nous saisissons (…) la volonté claire d’initier avec notre Eglise une histoire nouvelle (…). Nos Eglises sont disposées à commencer à écrire ensemble cette histoire, nouvelle aussi pour nous», affirme la lettre. La suite est cependant plus sèche: «Cette situation ne nous autorise pas pour autant à nous substituer à ceux qui ont payé de leur sang ou par d’autres tourments leur témoignage de la foi évangélique et à pardonner à leur place».
Premier pape dans un temple vaudois
Lors d’un déplacement à Turin le 22 juin dernier, le pape avait demandé pardon à l’Eglise évangélique vaudoise pour les comportements «non-chrétiens» et «inhumains» de l’Eglise catholique à son égard au cours de l’histoire. Dans son discours, le pape invitait à «savoir (se) pardonner les uns les autres». Il avait lancé: «au nom du Seigneur Jésus Christ, pardonnez-nous!». Il était alors le premier pontife à passer le seuil d’un temple de l’Eglise évangélique vaudoise, déclarée hérétique par le Concile de Latran IV en 1215, et dont les fidèles furent ensuite persécutés. Principale Eglise actuelle issue de la prédication de Vaudès (aussi connu sous le nom de Pierre Valdo ou Pierre Valdès), elle est présente principalement en Italie, avec des branches en Amérique du Sud. (apic/imedia/bl/rz)