L’Eglise libanaise face à la condamnation du P. Labaky
Après la condamnation à 15 ans de réclusion du Père Mansour Labaki par la justice française pour viols et agressions sexuelles sur mineures, Mgr Paul Abdel Sater, archévêque maronite de Beyrouth, espère «que cette condamnation sera le dernier acte de cette longue tragédie ».
Interrogé par le quotidien français La Croix, Mgr Sater s’est exprimé publiquement pour la première fois sur la condamnation du prêtre libanais prononcée le 9 novembre 2021 par le tribunal de Caen.
« Je respecte la décision de la justice française. Je considère cette condamnation comme un moment triste dans la vie de l’Église au Liban », a-t-il réagi, ajoutant prier « pour la paix intérieure de toutes les victimes » mais aussi « pour le père Mansour Labaky, pour qu’il continue sa démarche de conversion comme il lui a été demandé par la Congrégation de la Doctrine de la Foi ».
Avant sa condamnation par la justice française, le Père Labaky avait en effet déjà fait l’objet d’une sanction canonique. Par un décret de 2013, la Congrégation pour la doctrine de la foi l’avait condamné à une vie de prière et de pénitence. Depuis, il était hébergé au couvent des sœurs de la Croix à Broummana, à l’est de Beyrouth. Il continuait de jouir de nombreux soutiens dans l’Eglise maronite et dans le pays.
Qui pourrait prononcer le renvoi de l’état clérical?
Les victimes du prêtre condamné accusent l’Église maronite de protéger depuis des années Mansour Labaky. Elles demandent qu’il soit renvoyé de l’état clérical. Mais, selon Mgr Abdel Sater, cette décision «n’est pas prise au niveau du diocèse» de Beyrouth. Selon d’autres sources de La croix, il semble que Rome n’ait pas décidé de ce renvoi de l’état clérical pour ne pas empiéter sur le droit des Églises orientales et laisser l’Église maronite en prendre l’initiative. (cath.ch/cx/mp)