L'Eglise face aux défis de l'éducation catholique dans le monde
Rome, 13.11.2015 (cath.ch-apic) Redéfinir l’identité des établissements scolaires et universitaires catholiques, former des enseignants en majorité laïcs et résister aux pressions des institutions publiques, de plus en plus sécularisées dans les programmes scolaires. Autant de défis abordés, du 18 au 21 novembre 2015, lors d’un congrès mondial organisé par la Congrégation pour l’éducation catholique au Vatican.
Ce colloque mondial sur le thème «Eduquer aujourd’hui et demain – Une passion qui se renouvelle» rassemblera plus de 2000 représentants du monde de l’université et de l’école catholique, qui rencontreront le pape François au terme de l’événement dans l’après-midi du 21 novembre. Ce dernier devrait profiter de l’occasion pour répondre à plusieurs questions posées au préalable par des étudiants. A l’approche de ce congrès marquant le 50e anniversaire de la Déclaration conciliaire Gravissimum educationis et le 25e anniversaire de la Constitution apostolique Ex corde Ecclesiae, les premiers résultats d’une enquête sur la mission des instituts éducatifs catholiques, menée dans 62 pays, ont été présentés à la presse au Vatican le 13 novembre.
Le nombre d’écoles et d’instituts supérieurs catholiques a augmenté de près de 80 % entre 1971 et 2013, passant de plus de 120 000 à près de 216 00. De même, le nombre d’étudiants a doublé en 40 ans, passant de près de 30 millions à près de 60 millions. Les continents qui rassemblent le plus d’élèves sont d’abord l’Afrique, puis l’Amérique et l’Asie.
Cette enquête ayant suscité des milliers de réponses – parfois de vrais documents de centaines de pages – a aussi permis de mieux identifier les défis majeurs actuels auxquels l’éducation catholique est aujourd’hui confrontée. Premier défi: quelle identité pour les instituts éducatifs catholiques alors que près de 50% des étudiants confessent une autre religion? Dans certaines écoles, cela concernerait même «99% des élèves», relève Mgr Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique. Une demi-journée du congrès sera donc consacrée à ce thème.
Pressions des institutions publiques
Autre défi de taille: Comment former des enseignants, des recteurs d’université, désormais majoritairement laïcs, dans un contexte de crise des vocations sacerdotales? Dans certains pays musulmans, par ailleurs, la plupart des enseignants disponibles pour exercer dans des institutions catholiques sont eux aussi de confession musulmane. «Certaines conférences épiscopales nous ont demandé de créer des summer schools pour former des directeurs d’école au sein de pays musulmans», témoigne Mgr Zani.
Enfin, comment faire face aux pressions parfois exercées par les institutions publiques d’Etats toujours plus sécularisés dans les programmes scolaires? Si certains pays d’Afrique dirigés par des systèmes dictatoriaux les écoles catholiques doivent faire face à des programmes très prescriptifs, parfois invasifs, répond à la presse Mgr Zani, d’autres pays, plus démocratiques, influencent les programmes scolaires de façon plus discrète, à travers une culture dominante. (apic/imedia/bl/bh)