L'Église catholique «alliée» des peuples indigènes et de la science
Comprendre l’expérience des peuples indigènes est utile pour «une approche plus compréhensive, plus riche, plus humaine» des crises actuelles, a assuré le pape François, le 14 mars 2024, aux participants d’une rencontre organisée par l’Académie pontificale des Sciences sociales. Compte tenu de l’état de santé du pape, son discours a été lu, une nouvelle fois, par un prêtre, don Pierluigi Giroli.
Évoquant notamment «le changement climatique, la perte de biodiversité, les menaces à la sécurité alimentaire et à la santé» parmi les principaux défis actuels de l’humanité, le pape François a souligné «la grande valeur de la sagesse des peuples natifs» afin de promouvoir «un développement humain intégral et durable».
Dans la lignée d’une réunion organisée par la FAO il y a trois ans, le pape a expliqué que les scientifiques et les peuples indigènes doivent «grandir dans l’écoute réciproque», et que les cultures indigènes méritent le respect de la part des gouvernements et des organisations internationales.
«Dans le tissu de l’humanité, il y a des cultures, des traditions, des spiritualités, des langues différentes qui ont besoin d’être protégées, car leur perte constituerait pour nous un appauvrissement de la connaissance, de l’identité, de la mémoire», a averti le pontife argentin. Il a invité la communauté internationale à assumer «une conversion, une vision alternative à celle qui aujourd’hui pousse le monde sur la voie d’une conflictualité croissante».
L’urgence de la conversion écologique
Pour François, le patrimoine culturel des peuples indigènes doit aider à «surmonter les conflits d’une façon non-violente et contrer la pauvreté et les nouvelles formes d’esclavage». Reprenant un concept développé dans son encyclique de 2015 Laudato si’, le pape a précisé que «Dieu nous a fait gardiens et non maîtres de la planète», exhortant une nouvelle fois à une «conversion écologique».
Durant cette rencontre organisée par l’Académie pontificale des Sciences sociales sur le thème: «Le savoir des peuples indigènes et les sciences. Associer le savoir et la science sur les vulnérabilités et les solutions pour la résilience», le pontife a assuré que l’Église catholique était «l’alliée des peuples indigènes et de leur savoir, et l’alliée de la science, pour faire grandir dans le monde la fraternité et l’amitié sociale».
La mise en valeur des cultures indigènes constitue un axe important du pontificat du pape François. L’articulation délicate entre évangélisation et respect des cultures indigènes fut au centre du Synode sur l’Amazonie organisé au Vatican en octobre 2019, ainsi que de plusieurs de ses déplacements internationaux, notamment au Pérou en 2018 et au Canada en 2022. (cath.ch/imedia/cv/gr)