L'Église catholique à Lucerne a une bonne image auprès des jeunes

Malgré le scandale des abus, l’Église catholique dans la ville de Lucerne bénéficie d’une image positive auprès de 75% des jeunes fidèles, révèle un récent sondage. Ils estiment tout de même que l’institution a une marge d’amélioration.

Wolfgang Holz, kath.ch/traduction et adaptation : Raphaël Zbinden

La publication de l’étude de l’Université de Zurich sur les abus sexuels dans l’Église, publiée le 12 septembre 2023, a ébranlé l’institution jusque dans ses fondements. Elle a provoqué un grand sentiment d’insécurité et une grande colère, y compris parmi les collaborateurs et collaboratrices de la paroisse de la ville de Lucerne.

«L’hypothèse s’est donc imposée que l’image de l’Église catholique avait aussi beaucoup souffert à Lucerne», affirme Ingrid Schmid, responsable de la communication de l’Église catholique dans la ville. «Mais qu’en pensent les jeunes paroissiens? Comment évaluent-ils leur Église et à quoi ressemble pour eux une Église idéale? Comment l’Église doit-elle travailler pour affronter l’avenir? Quels sont les thèmes centraux pour ce groupe cible?»

Enquête commandée

Des questions et d’autres encore sur lesquelles l’institution a voulu faire la lumière. Elle a ainsi commandé une étude à l’institut lucernois d’études de marché et d’opinion TransferPlus. Des résultats dont elle a rendu compte dans un communiqué de presse.

«84% des jeunes expriment même de la sympathie pour l’Église»

Entre fin mai et début juillet 2024, tous les membres âgés de 18 à 39 ans ont reçu une invitation à participer à une enquête en ligne. Cette catégorie d’âge comprend les personnes «assujetties à l’impôt» et «appartenant à la génération Y et Z». Le taux de réponse a été assez satisfaisant pour qualifier les résultats de «représentatifs». L’Église à Lucerne s’est réjouie de constater que l’enquête avait également touché de nombreux jeunes membres n’ayant pas de contact régulier avec l’institution.

Une bonne image

Les résultats de l’enquête ont montré que 75% des jeunes membres avaient une bonne image de l’Église catholique dans la ville de Lucerne. «84% d’entre eux expriment même de la sympathie pour l’institution», se réjouit Ingrid Schmid. La fiabilité, l’authenticité, l’ouverture, la convivialité, la diversité et l’attention à la population semblent être les moteurs de la bonne image de l’Église lucernoise. En revanche, les mots-clés «progressiste», «courageuse» et «présente au quotidien» ont été considérés comme insuffisamment réalisés.

L’ouverture envers toutes les personnes, indépendamment de leur origine, de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur statut social, a été soulignée comme particulièrement importante. En ce qui concerne le progressisme, les personnes interrogées souhaitent que l’Église lucernoise aborde ou promeuve activement des thèmes tels que l’égalité des droits, la numérisation et la protection de l’environnement.

La foi et la spiritualité moins souhaitées

Parmi les thèmes qu’ils aimeraient voir développés, se trouve la prise en charge personnalisée, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou le développement personnel. Les thèmes clés comme la «foi» ou la «spiritualité» sont nettement moins cités.

Les personnes sondées montrent en outre un fort intérêt pour une vision moderne et critique de l’Église. Selon eux, l’institution devrait permettre des discussions ouvertes sur des thèmes controversés. Elle devrait en outre se positionner de manière transparente par rapport aux débats ecclésiastiques actuels. Enfin, elle doit offrir aux jeunes la possibilité de participer activement à la construction d’une Église moderne.

«Les jeunes adultes ont fourni de nombreuses suggestions concrètes sur la manière dont l’Église catholique dans la ville de Lucerne pourrait se rapprocher d’une Église idéale» – Ingrid Schmid

Les membres qui lisent la feuille paroissiale au moins de temps en temps ont une image significativement meilleure que les autres. Environ la moitié des personnes interrogées lisent régulièrement la publication, 17% occasionnellement. La capacité de différenciation serait un facteur décisif quant à la perception positive de l’Église locale: 57% font une différence entre l’Église catholique dans la ville de Lucerne et l’Église universelle. Les expériences personnelles favorisent cette perception différenciée.

«En même temps, une grande partie des personnes interrogées (69%) estime qu’une réforme est nécessaire», poursuit Ingrid Schmid. Une grande partie des sondés qui estiment que l’Église locale a une bonne image voient également un besoin de réforme. Finalement, plus de deux tiers des jeunes adultes déclarent faire confiance à leur Église – même si cette confiance n’est pas particulièrement marquée. Le taux de confiance augmente avec l’âge des jeunes adultes.

Suggestions constructives

«Les jeunes adultes ont fourni de nombreuses suggestions concrètes sur la manière dont l’Église catholique dans la ville de Lucerne pourrait se rapprocher d’une Église idéale. Ces souhaits se reflètent dans les réponses aux questions sur les critères liés à l’image», commente Ingrid Schmid.

L’Église lucernoise conclut de cette étude que son image est meilleure auprès des jeunes membres que ce qui était imaginé. Une indication qui amène de la confiance chez les responsables. En même temps, ces derniers prennent au sérieux les souhaits des jeunes concernant une Église ouverte, progressiste, diversifiée, courageuse et digne de confiance. Ces chiffres confirment que l’Église lucernoise dispose d’une base solide et d’un important potentiel de développement. (cath.ch/kath/woz/rz)