Médias à la salle de presse du Saint-Siège, au Vatican | © Bernard Hallet
International

L’Église brésilienne créé un observatoire de la communication religieuse

L’Église catholique du Brésil a créé un observatoire de la communication religieuse. Cet organe est destiné à conseiller l’Église, dans un pays où la puissance  de certains médias catholiques a considérablement augmenté ces dernières années.

La création de l’Observatoire de la communication religieuse a été coordonnée par la Conférence des religieux du Brésil (CRB) et la Commission brésilienne  Justice et Paix (CBPJ). Elle a bénéficié de l’appui de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB). Objectif ? «Promouvoir l’évangélisation et la culture de la rencontre», et «contribuer à la qualité de la communication de l’Église catholique du Brésil, en respectant  les orientations générales de l’Action Évangélisatrice et du Directoire de la Communication de l’Église du Brésil».

Pour une partie de la hiérarchie de l’Église brésilienne, la création de cet observatoire est une mesure destinée à éviter un nouveau scandale, comme celui  vécu fin mai 2020. À l’époque, une vidéoconférence réunissant le président d’extrême droite Jair Bolsonaro et des représentants des plus importants groupes catholiques de communication du pays avait en effet ébranlé l’institution. Ces derniers avaient alors promis un «traitement positif» des actions du gouvernement, notamment par rapport à la pandémie de la covid-19, en échange de subventions gouvernementales.

Marchandages pas conformes

Le Père Dario Bossi, l’un des coordinateurs du nouvel observatoire, n’en a d’ailleurs pas fait mystère. «Cette réunion au cours de laquelle il y a eu des marchandages, explicites ou implicites, entre des représentants de canaux de télévision catholiques et le président de la république, ne peut pas être considérée comme la voix de l’Église catholique». La preuve? La réaction de la Commission Pastorale pour la Communication de la CNBB, qui avait rapidement pris position contre cette réunion, évoquant l’absence de conformité de tels marchandages avec la ligne de la CNBB.

Influencer la spiritualité

L’Observatoire de la communication religieuse va donc devoir déterminer quelle position adopter dans un pays où la force de certains médias catholiques a considérablement augmenté ces dernières années. Le Père Dario Bossi reconnait d’ailleurs que ces médias «ont une réelle capacité d’influencer la spiritualité, la réflexion et les positions du Peuple de Dieu au Brésil». Et de poursuivre: «il y a aussi une préoccupation à l’égard des autres phénomènes comme les réseaux sociaux, les fameux influenceurs, parmi lesquels se concentrent de nombreuses personnes véhiculant une vision conservatrice et fondamentaliste de l’Église». 

Un observatoire indépendant

Pour Robson Sávio Reis Souza, professeur de Théorie et pratique de la communication à la Université catholique pontificale du Minas Gerais (PUC-MG), et membre du nouvel observatoire, il s’agit d’une «structure indépendante, destinée à approfondir certains aspects et préoccupations, étudier les tendances, examiner les risques, mettre en évidence les opportunités et caractéristiques intéressantes de la communication de l’Église catholique, et dans la perspective d’un organisme externe qui puisse faire des observations indépendantes et  donner des suggestions en terme de communication à l’Église du Brésil». (cath.ch/jcg/mp)

Médias à la salle de presse du Saint-Siège, au Vatican | © Bernard Hallet
12 janvier 2021 | 11:52
par Jean-Claude Gérez
Temps de lecture : env. 2  min.
Brésil (392), CNBB (59), Communication (47)
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