Le Vatican veut respecter les normes du droit international
Le Saint-Siège a engagé un processus de mise en conformité de sa législation avec les normes du droit international, a indiqué le pape François à l’occasion de l’ouverture de la 91e année judiciaire, le 15 février 2020, au Vatican. Mais la justice seule ne suffit pas, encore faut-il à chacun une conversion personnelle, a-t-il confié.
Au cours de la dernière décennie, la législation vaticane a connu des réformes significatives, en particulier dans le secteur pénal,a relevé le pontife. Cela s’explique par une exigence naturelle de modernisation mais également par la nécessité de respecter les engagements internationaux que le Saint-Siège assume pour le compte de l’Etat du Vatican.
Le Saint-Siège en effet s’efforce de partager les efforts de la communauté internationale pour construire une coexistence juste et honnête, a certifié le pape François, et attentive aux conditions des plus défavorisés et des exclus, privés de biens essentiels, souvent bafoués dans leur dignité humaine et considérés comme invisibles et rejetés. Pour concrétiser cet engagement, le Vatican a engagé un processus de mise en conformité de sa législation avec les normes du droit international.
Des normes financières plus strictes
Sur le plan opérationnel, un effort particulier a été fait pour lutter contre l’illégalité dans le secteur financier. Des relations de coopération et de partage de politiques ont été lancées et des systèmes de surveillance et d’intervention internes ont été créés, capables d’effectuer des contrôles stricts et efficaces. Ces actions ont récemment mis en lumière des situations financières suspectes, a-t-il noté faisant référence implicitement à la récente et douteuse acquisition d’un immeuble londonien.
Cette enquête avait généré désorientation et malaise dans la communauté des fidèles, a reconnu le pape. Ces événements ont été portés à l’attention du pouvoir judiciaire et doivent encore être clarifiés, a-t-il encore indiqué sans s’épancher davantage et rappelant le principe de la présomption d’innocence des suspects.
Dans ce cas précis, ce sont les autorités internes du Vatican dans les secteurs de l’économie et de la finance – l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) et le Bureau du réviseur général – qui ont procédé aux premiers signalements. Cela démontre l’efficacité et l’efficience des mesures d’application de la loi, comme l’exigent les normes internationales. La Gendarmerie vaticane, selon lui, s’est également distinguée dans ce domaine pour son activité d’enquête.
La justice seule ne suffit pas
Par ailleurs, dans une partie du discours plus spirituelle, le pape François a invité chacun à se sentir impliqué non seulement dans un engagement extérieur qui concerne les autres, mais également dans un travail personnel, la conversion personnelle.
La justice seule ne suffit pas, elle doit aussi s’accompagner d’autres vertus, notamment les vertus cardinales. La prudence donne la capacité de distinguer le vrai du faux, la tempérance rend libre de décider «en fonction de sa conscience», tandis que la force permet de surmonter les difficultés et de résister aux pressions et aux passions.
S’adressant directement aux membres du tribunal de l’Etat de la cité du Vatican, le pontife leur a demandé de devenir ceux qui, creusant dans la complexité des affaires humaines, donnent les bonnes réponses, combinant l’exactitude des lois et la valeur ajoutée de la miséricorde que Jésus a enseignée. La miséricorde n’est pas la suspension de la justice, mais son accomplissement. Elle ramène tout à un ordre supérieur, où même les condamnés aux peines les plus sévères trouvent le rachat de l’espérance. (cath.ch/imedia/pad/mp)