Le Vatican remet à sa place un membre de la Commission pontificale de protection des mineurs
Rome, 1er juin 2015 (Apic) Le Vatican a remis à sa place le Britannique Peter Saunders, membre de la Commission pontificale de protection des mineurs, qui avait affirmé que le cardinal australien George Pell «se moque de la commission anti-pédophilie, du pape, mais surtout des victimes».
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué le 1er juin 2015 que ces propos tenus la veille sur une télévision australienne avaient été prononcés «à titre personnel», assurant aussi que le préfet du Secrétariat pour l’économie et ancien archevêque de Sydney, accusé par la victime d’un prêtre pédophile d’avoir voulu acheter son silence, avait toujours répondu à la justice de son pays.
Les propos de Peter Saunders ont été prononcés «à titre personnel» et la Commission pontificale pour la protection des mineurs dont il est l’un des 17 membres, a précisé le Père Federico Lombardi dans une déclaration à la presse, «n’a pas pour tâche d’enquêter et de prononcer des jugements spécifiques sur des cas particuliers». Le ›porte-parole’ du Vatican a ainsi réagi après les accusations lancées à l’encontre de l’un des principaux responsables de la curie par Peter Saunders, ancienne victime d’actes pédophiles. Ce responsable en Grande-Bretagne de la National association for people abused in childhood (NAPAC) a tout bonnement demandé que le cardinal Pell «soit mis sur la touche, renvoyé en Australie et que le pape prenne les mesures les plus sévères à son encontre».
Accusations contre le cardinal Pell
Le cardinal Pell «a échoué en matière de protection des enfants contre les actes pédophiles de prêtres dans l’Eglise australienne», a encore assuré Peter Saunders dans une interview à la télévision alors que, récemment, le haut prélat avait été nouvellement accusé par la commission royale australienne traitant les affaires de pédophilie d’avoir voulu protéger un prêtre dans les années 1980 en achetant le silence de sa victime. Ces accusations ont été rejetées par l’ancien archevêque de Sydney qui les a qualifiées de «fausses et outrageuses», assurant qu’il avait l’intention de consulter ses avocats.
A la tête du Secrétariat pour l’économie depuis sa création, en février 2014, le haut prélat australien a également affirmé avoir déjà témoigné et démenti ces accusations en 2013 dans le cadre d’une enquête parlementaire de l’Etat de Victoria. Le Père Federico Lombardi a par ailleurs relevé que le cardinal Pell s’était défendu et soutenu que ses déclarations méritaient respect et attention.
Cette affaire, quelle que soit la légitimité de l’intervention de Peter Saunders, illustre la complexité pour le Vatican de tenir la ligne de ‘tolérance zéro’ en matière d’actes pédophiles commis par des clercs et voulue par Benoît XVI et le pape François. Récemment, un groupe de travail de la Commission pontificale pour la protection des mineurs s’était aussi penché sur le cas de l’évêque chilien Mgr Juan Barros Madrid lui aussi soupçonné d’avoir couvert un prêtre pédophile par le passé mais maintenu en place par le Vatican. (apic/imedia/ami/mp)