Le Vatican plaide pour un «tourisme Laudato Si'»
Le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, plaide pour un tourisme «durable et responsable», à l’heure du numérique. Le prélat ghanéen a rendu public début août 2018 son message pour la Journée mondiale du tourisme du 27 septembre.
Le Saint-Siège entend bien contribuer substantiellement à la Journée mondiale qui a pour thème «Tourisme et transformation numérique».
Le cardinal signale dans son message qu’environ 50% des voyageurs s’inspirent de l’observation d’images et de commentaires en ligne, et que 70% d’entre eux consultent vidéos et opinions de ceux qui ont déjà voyagé avant de choisir leur destination. Ces changements dans les pratiques du voyage invitent à réfléchir sur la contribution de ces progrès technologiques. L’innovation numérique doit, avant toute chose, viser la promotion de l’inclusion, du local et parvenir à une gestion intelligente et équilibrée des ressources, plaide le préfet du dicastère.
Les vacances pour renforcer les liens familiaux
En 2017, le secteur du tourisme international a enregistré une augmentation de 7%, et une croissance constante est attendue pour les dix années à venir. Le besoin de «durabilité touristique» ne doit donc pas être sous-estimé, juge le Saint-Siège, pointant du doigt les effets calamiteux du tourisme «de masse».
Forte de sa pastorale du tourisme, des loisirs et des vacances, l’Église a donc un rôle non négligeable à jouer pour éviter ces néfastes phénomènes touristiques de masse. Ces «temps libres» doivent pouvoir être «des opportunités de rattrapage pour renforcer les liens familiaux et interpersonnels», mais aussi «pour fortifier l’esprit, profiter des beautés extraordinaires de la création et grandir en ‘humanité intégrale’».
Ouvrir aux dimensions terrestre et transcendante
Loin d’être une préoccupation anecdotique pour l’Église, le tourisme permet de véhiculer efficacement valeurs et idéaux faisant «croître la personne humaine»; aussi bien «dans sa dimension transcendante, ouverte à la rencontre avec Dieu», que «dans sa dimension terrestre, dans la rencontre avec d’autres personnes ou avec la nature», plaide le cardinal Turkson.
L’utilisation des instruments numériques dans le tourisme peut ainsi éduquer à la «coresponsabilité de la maison commune», générant des formes d’innovation pour la récupération fonctionnelle des déchets, le recyclage ou autres «réutilisations créatives qui aident à protéger l’environnement».
Les voyages pour «glorifier Dieu»
Le Saint-Siège alerte cependant contre certaines conséquences délétères de l’accroissement des potentialités numériques. «La liberté de choix des individus doit prévaloir». Le but ultime n’est pas de développer le tourisme par les nouvelles technologies numériques, mais de faire en sorte que le recours progressif à la technologie s’accompagne «d’une sensibilisation croissante au respect de l’environnement en vue d’un développement durable».
Les vacances, les voyages et l’esprit de découverte, doivent avant tout contribuer «à glorifier Dieu», et à mettre en valeur «la dignité humaine, la connaissance mutuelle, la fraternité spirituelle, le réconfort du corps et de l’âme», conclut le cardinal Turkson. (cath.ch/vn/rz)