L'église Sainte-Anne-des-Palefreniers, au Vatican (Photo:Geobia/Wikimedia Commons/ CC BY-SA 3.0)
Vatican

Le Vatican méconnu: l’église Sainte-Anne-des-Palefreniers

Rome, 28.07.2015 (cath.ch-apic) Non loin de la place Saint-Pierre, le long de la via Angelica et des murs du Vatican, se trouve l’unique église paroissiale du petit Etat, l’église Sainte-Anne-des-Palefreniers. En 1565, la décision est prise de construire une chapelle propre à sainte Anne, la protectrice de la confrérie des Palefreniers, des gentilshommes de la cour. Le bâtiment actuel, de forme elliptique, naît en juillet 1583. Elle devient la paroisse pontificale seulement en 1929, par une décision de Pie XI. C’est l’un des rares endroits au Vatican où l’on peut entrer librement. A l’occasion de la fête de sainte Anne, un triduum a été organisé du 24 au 26 juillet 2015.

Lorsqu’Urbain VI (1378-1389) institue la confrérie des Palefreniers en 1378, la sainte patronne choisie est celle qu’ils ont toujours vénérée, sainte Anne. Ces gentilshommes de la cour, chargés des fonctions de confiance dans les tâches mineures de maintenance, prennent alors l’habitude d’aller prier sur l’autel de sainte Anne, dans la basilique Saint-Pierre.

En 1565, le projet d’une chapelle entièrement dédiée à la sainte est confié à l’architecte italien Jacopo Barozzi, dit ›Vignola’. Entre 1577 et 1581, le travail est suspendu en raison de difficultés financières, mais l’église est finalement inaugurée en juillet 1583. Première église romaine de la Renaissance de forme elliptique, elle signe une redécouverte de forme architecturale de la Rome impériale. Sur la façade, un médaillon représente sainte Anne instruisant sa fille, la Vierge Marie.

L’église a abrité un certain temps un tableau du Caravage, La madone des palefreniers – aussi nommé La madone au serpent -, commandé par la confrérie pour l’autel de sainte Anne dans la basilique Saint-Pierre, mais refusé par la Fabrique de Saint-Pierre. Sainte Anne, priant, regarde la Vierge Marie aidant son Fils à écraser la tête du serpent. Les raisons de ce refus étaient la nudité de l’enfant Jésus, déjà grand, et le décolleté de la Vierge. Aujourd’hui, il est exposé à la Galerie Borghèse, à Rome.

La paroisse du pape

A la signature de la Constitution apostolique Ex Lateranensi pacto, le 30 mai 1929, peu après la signature des Accords du Latran, Pie XI (1922-1939) institue l’église Sainte-Anne comme paroisse pontificale et la confie aux Augustiniens. La confrérie des Palefreniers change alors d’église attitrée.

Quatre jours après son élection, le pape François a célébré sa première messe à Sainte-Anne, le 17 mars 2013, comme un simple curé. Nombre de ses amis étaient présents, ainsi que des habitués de la seule paroisse du Vatican, face à la caserne de la Garde suisse pontificale. Avant lui, les papes ont toujours visité cette petite paroisse, comme Jean Paul II, en décembre 1978 ou Benoît XVI, en février 2006.

Ouverte très tôt le matin, l’église accueille le personnel civil et ecclésiastique travaillant au Vatican, mais aussi les paroissiens du quartier et tous les pèlerins qui le souhaitent. En effet, située juste à côté de la porte Sainte-Anne, le long de la via Angelica, c’est le seul endroit du Vatican où aucune autorisation n’est nécessaire pour rentrer. Les Augustiniens sont encore aujourd’hui en charge de la paroisse. Le sous-sol de l’église abrite un petit cimetière.


Encadré

Série sur les lieux emblématiques du ›Vatican méconnu’

On pourrait croire que le Vatican se limite à la place et à la basilique Saint-Pierre. Pourtant, avec ses 44 hectares de terrain, l’Etat de la Cité du Vatican possède tous les attributs d’un Etat à part entière. Plus petit Etat au monde – quatre fois moins que la principauté de Monaco -, il est composé de bâtiments, de cours, de petites places, de quelques rues et de jardins. Ainsi le Vatican possède une gare, des magasins, des tribunaux, une radio, et nombre de services utiles aux quelque 900 résidents et 2800 employés, ainsi qu’au rayonnement du Saint-Siège. Des lieux qui ont tous leur histoire, souvent postérieure à la signature des Accords du Latran, en 1929, entre Benito Mussolini et le cardinal Pietro Gasparri. Mais le territoire du Vatican s’étend également au-delà de ses 3,2 kilomètres de frontières. Il s’agit des palais extraterritoriaux, du ›Vatican-hors-les-murs’, dont le plus important est la résidence d’été des papes à Castel Gandolfo, ainsi que les basiliques majeures et certains bureaux de la curie. Au fil des semaines à venir, l’agence I.MEDIA proposera de retrouver un de ces lieux emblématiques du ›Vatican méconnu’ parmi lesquels la Maison Sainte-Marthe, nouveau cœur du Vatican ; le Palais du Gouvernorat, siège des services généraux, techniques et économiques ; la gare ferroviaire, devenue magasin de luxe ; la reproduction de la Grotte de Lourdes où les papes aiment à se recueillir ; le monastère Mater Ecclesiae où s’est retiré Benoît XVI (2005-2013) ou encore la Casina Pio IV, siège de l’Académie pontificale des sciences. (apic/imedia/cd/ce)

L'église Sainte-Anne-des-Palefreniers, au Vatican
28 juillet 2015 | 12:23
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 3  min.
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