Le Vatican intervient dans le conflit entre l'évêque et les carmélites
Après une visite canonique, la Congrégation pour la vie consacrée du Vatican nommera un assistant apostolique pour la direction de la communauté des carmélites déchaussées de San Bernardo, dans le diocèse de Salta, en Argentine. En cause l’opposition entre l’archevêque, Mgr Mario Antonio Cargnello, et la communauté autour de prétendues apparitions de la Vierge.
La Congrégation pour la vie consacrée a déterminé fin avril 2022 que la communauté des carmélites de Salta «ne doit en aucun cas s’impliquer dans des activités liées à l’»Œuvre Je suis la Mère Immaculée du Divin Cœur Eucharistique de Jésus» ni les soutenir. L’oeuvre en question se rattache aux apparitions présumées de la Vierge Marie et de Jésus-Christ à une paroissienne de Salta, Maria Livia Galliano de Obeid, depuis 1990 et qui se poursuivent à ce jour, rapporte l’agence catholique aci-prensa.
Le Dicastère romain précise qu’»il appartient à l’évêque local, ou à travers lui à la Congrégation compétente du Siège Apostolique, de discerner leur véracité et d’autoriser les pratiques cultuelles dans ce contexte».
Pas de soutien aux prétendues apparitions mariales
«La communauté des Sœurs de Salta est tenue au strict respect des normes de droit en la matière, y compris l’observance de la clôture monastique», poursuit le texte. »Le monastère, en permettant à la ‘visionnaire’, de vivre dans ses propres locaux et en allouant des espaces pour les pèlerins, est clairement pleinement impliqué dans cette œuvre, contre la volonté de l’Église locale», souligne le Vatican.
Le texte mentionné aussi que, bien que le monastère de San Bernardo »jouisse de l’autonomie qui lui est due», l’évêque a le droit de le visiter et la prieure a le devoir de présenter, un rapport annuel sur l’administration des biens et sur l’économie du monastère.
Le Vatican souhaite enfin l’institution d’une forme stable de réunions régulières entre l’évêque et la communauté pour traiter les situations problématiques.
Plaintes des carmélites contre l’archevêque
De leur côté, trois carmélites déchaussées de Salta ont déposé, le 12 avril, une plainte contre l’évêque,auprès du Bureau de la violence familiale et sexiste. Elles accusent Mgr Cargnello d’avoir commis des violences sexistes et des actes de harcèlement à l’encontre de la prieure et des religieuses. La presse locale a rapporté que l’archevêque de Salta est appelé à témoigner devant la juge le 3 mai.
«Ce qu’elles subissent, parce qu’elles sont des femmes, est aussi aggravé par la relation de pouvoir inégale qu’implique la supériorité hiérarchique de l’archevêque au niveau ecclésiastique», a déclaré l’avocate des religieuses.
L’avocat de l’archidiocèse a répliqué que l’archevêché est «préoccupé par la situation des religieuses car nous pensons qu’elles sont manipulées» par les promoteurs de la prétendue apparition mariale à Salta. (cath.ch/acip/mp)