Le «soft power» de la diplomatie du Vatican
Indépendante des alliances politiques, la diplomatie du Vatican exerce un «soft power» qui lui permet «d’obtenir des résultats que même les autorités mondiales les plus dominantes ont souvent du mal à atteindre», a déclaré Mgr Paul Richard Gallagher, lors d’une intervention à l’Université catholique de Lubin en Pologne, le 12 novembre 2024.
Le fait que le Vatican n’ait pas de puissance militaire propre lui permet de jouer un rôle unique de médiateur impartial, a souligné le ministre des Affaires étrangères du Vatican, dans une leçon magistrale intitulée La diplomatie du Saint-Siège dans le monde contemporain, à l’occasion d’une rencontre organisée par le Centre d’étude de la diplomatie de l’Université de Lubin.
Les gardes suisses surveillent la basilique Saint-Pierre et protègent le pape mais ne sont pas une force militaire, et cette particularité a toute son utilité, a-t-il fait remarquer. Car la politique étrangère du Vatican se fonde explicitement sur des valeurs morales et éthiques et vise à promouvoir la paix et la stabilité internationale, a souligné Mgr Gallagher.
Une diplomatie de la miséricorde
Cette diplomatie serait en somme, résume Vatican News qui détaille le discours de Mgr Gallagher, une «diplomatie de la miséricorde», entendue comme un «authentique engagement politique de solidarité, en vue de promouvoir le bien commun». Il ne s’agit pas d’un objectif abstrait, mais de la mise en œuvre d’actions concrètes telles que l’annulation de la dette extérieure et la promotion de politiques de coopération et de développement ou la valorisation de la dignité de la personne humaine, «même face à des crimes graves» tels que la peine de mort.
Une préoccupation centrale de la diplomatie pontificale est l’engagement en faveur des victimes de conflits dans le monde entier, a déclaré l’archevêque. Ainsi, le Saint-Siège participe activement aux engagements humanitaires, que ce soit «pour soutenir les efforts visant à renouveler la vie sociale dans des endroits reculés et souvent oubliés, ou pour faciliter le regroupement familial des mineurs et l’échange de prisonniers, de blessés et de corps de personnes tombées au combat entre la Russie et l’Ukraine».
L’engagement pour le désarmement mondial
Un autre élément important de la politique étrangère du Vatican est l’engagement pour le désarmement et la proscription des armes de destruction massive, a souligné le ministre des Affaires étrangères du Vatican. Par le passé, le pape François a dénoncé à plusieurs reprises les immenses dépenses militaires de nombreux États et l’immoralité des armes nucléaires et conventionnelles. Au lieu de cela, le pape propose un fonds international pour la paix, la sécurité alimentaire et le développement, afin d’utiliser les ressources pour construire un monde plus juste et plus pacifique. (cathh.ch/cic/vatican news/lb)