Rome: Benoît XVI n’est plus pape

Le siège apostolique est vacant

Rome, 28 février 2013 (Apic) L’Eglise catholique n’a plus de pape. Comme l’avait annoncé Benoît XVI lui même, la vacance du siège apostolique a pris effet le 28 février 2013 à 20h (heure de Rome). A cette heure-là, en direct sur des chaînes de télévision du monde entier, deux hommes de la Garde suisse en grand uniforme ont terminé leur service et fermé la lourde porte du palais de Castel Gandolfo, où Benoît XVI s’était retiré deux heures plus tôt.

Le voilà désormais «pape émérite». «Viva il papa», ont crié quelques fidèles présents devant le palais alors que l’un des gardes raccrochait sa hallebarde avant de laisser sa place aux hommes de la Gendarmerie vaticane.

Au même moment, au Vatican, des sceaux devaient être apposés à la porte de ses appartements, qui resteront fermés jusqu’à l’élection de son successeur.

Le 11 février dernier, le «souverain pontife émérite» annonçait lui même la vacance du siège apostolique : au 28 février, affirmait-il à la surprise générale, «le siège de Rome, le siège de saint Pierre, sera vacant, et le conclave pour l’élection du nouveau souverain pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire», selon ce qui est disposé dans la constitution «Universi dominici gregis» de 1996.

Toutes les charges suspendues

Dès cet instant, toutes les charges sont suspendues, sauf celles de certains personnages-clés de la période de Sede vacante, chargés d’assurer le bon déroulement des affaires courantes du Saint-Siège, jusqu’à la fin du conclave.

Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège et les chefs de dicastères cessent leurs fonctions. Certaines figures sont toutefois maintenues dans leur charge, notamment le camerlingue, qui est actuellement le cardinal Tarcisio Bertone. Pendant la vacance du siège apostolique, les pouvoirs sont concentrés entre ses mains, jusqu’à l’élection du nouveau souverain pontife. Il est assisté dans cette tâche par trois cardinaux. Le camerlingue doit aussi veiller à l’administration des biens et des droits temporels du Saint-Siège.

Le camerlingue a scellé les appartements pontificaux

A 20h, c’est le camerlingue qui avait la mission de sceller les appartements pontificaux. C’est aussi à lui de recevoir l’anneau du pêcheur de Benoît XVI, symbole de son pouvoir pontifical, ainsi que son sceau, qui seront annulés par un cérémoniaire lors de la première réunion de cardinaux. Dès le lendemain, le 1er mars, le doyen du collège des cardinaux, le cardinal Angelo Sodano, convoquera l’ensemble de ses pairs à Rome, en vue des Congrégations générales, dites «préparatoires», qui précèdent le conclave.

150 cardinaux déjà sur place

Près de 150 cardinaux, électeurs ou non, sont d’ores et déjà présents sur place. La première congrégation, présidée par le doyen du sacré collège, devrait se tenir le 4 mars. Il s’agit dès lors pour les ’princes de l’Eglise’ de décider de la date d’entrée en conclave mais aussi de dresser un tableau de la situation actuelle de l’Eglise et de faire émerger des critères pour le choix du nouveau souverain pontife en vue de l’élection.

Pour l’heure, les cardinaux venus de l’étranger résident souvent dans leurs collèges nationaux ou congrégations religieuses. Ils déménageront à Sainte-Marthe, à l’intérieur du Vatican, à l’approche imminente du conclave.

Après la messe ’Pro eligendo Pontifice», présidée par le doyen du sacré collège, le camerlingue procèdera personnellement à la vérification et à la fermeture du conclave, dont il détient une des clefs, veillant aussi au respect du secret. Après la désignation du nouveau pape, c’est lui qui passera le nouvel anneau du pêcheur au doigt de l’élu, et le conduira à ses appartements dont il lui remettra les clefs. Les fonctions du camerlingue s’achèvent à la prise de pouvoir du nouveau pape. (apic/imedia/mm)

28 février 2013 | 20:23
par webmaster@kath.ch
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