Parmi les arguments contre la vaccination, on trouve des réticences d’ordre éthique ou résolument religieux | © Pixabay
Vatican

Le Saint-Siège s'engage contre le scepticisme anti-vaccination

Unir toutes les forces afin de lutter contre le scepticisme vis-à-vis de la vaccination contre le Covid-19 dans le monde entier: telle était l’ambition affichée par l’Académie pontificale pour la vie, l’Association médicale mondiale (AMM) et l’Association médicale allemande (AMG) lors d’une conférence de presse organisée au Vatican le 2 juillet 2021. Les trois institutions ont réaffirmé la sûreté des injections et se sont engagées à combattre la désinformation.

«Quand un enfant dans un pays en voie de développement se voit refuser une vie plus sûre ou même la survie parce que son pays ou sa famille ne peut pas se permettre de le vacciner, il y a aussi un enfant dans un pays riche qui se voit refuser la même soin préventif à cause de l’ignorance ou de la réticence de ses parents», a déploré le Dr Frank Ulrich Montgomery, président du Conseil de l’AMM.

Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, et le Dr Ramin Parsa-Parsi, chef du département international de l’AMM, ont également pris la parole lors de la conférence pour présenter les conclusions d’une «Table ronde internationale sur la vaccination«, qui avait eu lieu la veille. Les représentants des organisations se sont tous engagés à travailler ensemble pour promouvoir les vaccins contre le Covid-19.

Les trois méthodes pour combattre le scepticisme

Dans son discours, le docteur Montgomery a identifié trois éléments pour contrer le scepticisme vis-à-vis de la vaccination: améliorer la confiance, combattre la complaisance et offrir un service pratique. Tous les intervenants ont souligné qu’accroître la confiance dans les vaccins en démystifiant les fausses informations était la première étape pour convaincre les sceptiques.

Selon une enquête réalisée par l’Union européenne en février et mars 2021, 27% des adultes de l’Union hésitent à se faire vacciner, ce qui signifie qu’il est «très improbable» ou «plutôt improbable» qu’ils prennent le vaccin contre le Covid-19. Aux États-Unis, ce chiffre n’est que légèrement inférieur, avec environ 11% des adultes hésitant à se faire vacciner, en juin 2021.

Une obligation morale

Répondant à une question d’un journaliste à ce sujet, le docteur Montgomery a expliqué qu’il est important de distinguer les personnes qui s’opposent fermement aux vaccins, les «anti-vaxs», de celles qui hésitent à se faire vacciner. Le docteur a déclaré que c’est ce dernier groupe qu’ils aimeraient atteindre avec des informations claires et précises pour les assurer de la sécurité des injections.

Pour ce qui est de la lutte contre la complaisance, le docteur Montgomery a rappelé le devoir éthique de se faire vacciner, car cela permet non seulement de protéger sa propre santé, mais aussi de «servir la population qui l’entoure». Le pape François lui-même avait déclaré qu’il considérait comme une obligation morale de se faire vacciner, parce qu’il s’agit selon lui d’un choix qui affecte la vie des autres.

La vaccination, plus que les vaccins, sauvent des vies

Pour que les vaccins puissent être administrés facilement aux populations, les intervenants des trois entités ont tous exhorté les dirigeants mondiaux à fournir un accès universel aux injections et à ne pas exclure les pays à faibles revenus. Mgr Paglia a particulièrement insisté sur la nécessité de prendre en compte la situation pandémique locale des pays du Sud.

Afin d’atteindre cet objectif mondial, tout en s’attaquant au scepticisme à l’égard des vaccins, les intervenants ont réaffirmé l’importance de la coopération internationale et interdisciplinaire.

«Notre collaboration contribuera, nous l’espérons, à renforcer la confiance dans les vaccins et à encourager la recherche de solutions aux difficultés rencontrées dans les régions du monde où les vaccins sont encore rares», a expliqué le docteur Parsa-Parsi. «Nous sommes tout à fait conscients que ce ne sont pas les vaccins qui sauvent des vies, mais plutôt la vaccination», a-t-il ajouté. (cath.ch/imedia/ih/rz)

Parmi les arguments contre la vaccination, on trouve des réticences d’ordre éthique ou résolument religieux | © Pixabay
5 juillet 2021 | 18:04
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 3  min.
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