Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
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Le Saint-Siège conseille le clergé chinois sur l’inscription auprès des autorités civiles

Sans donner de réponse définitive, le Saint-Siège veut accompagner les prêtres chinois face à l’obligation de s’enregistrer auprès des autorités civiles locales. Il a publié le 28 juin 2019 des ‘lignes de conduite pastorales’ à ce sujet. Tout en subtilités et en nuances, ce document prône surtout une attitude pragmatique en vue de défendre ou de restaurer l’unité de l’Eglise chinoise entre officiels et ‘clandestins’.

Selon des dispositions réglementaires récentes, explique le Vatican, les prêtres chinois sont dans l’obligation de s’inscrire auprès des autorités civiles locales. «Presque toujours», cette formalité s’accompagne de la signature obligatoire de l’acceptation du principe d’une Eglise en Chine «indépendante, autonome et auto-administrée». Une disposition qui contreviendrait donc à l’unité de l’Eglise catholique, avec le pape à sa tête.

La clandestinité n’est pas une caractéristique normale des catholiques

Il est «particulièrement difficile» de conseiller les prêtres chinois à ce sujet, se désole le Saint-Siège qui ne veut pas forcer les consciences du clergé ‘clandestin’. Toutefois, la ‘clandestinité’ n’est pas une «caractéristique normale» de la foi catholique. De plus, la situation a évolué au cours des années avec désormais un «dialogue consolidé» entre Rome et Pékin. De même, dans la logique de l’accord ›provisoire’ de septembre dernier, «l’indépendance» de la communauté catholique locale ne peut être vue de façon absolue, totalement coupée du successeur de Pierre. Cette indépendance relève plutôt de la sphère politique.

Sur la base de ces éléments, le Saint-Siège se garde cependant de consigne précise. Néanmoins, il demande au prêtre ou à l’évêque qui s’enregistre auprès des autorités et à qui un tel document est soumis de prendre quelques précautions. Ainsi, il doit ajouter par écrit qu’il agit sans manquer à son «devoir de rester fidèle» aux principes de l’Eglise catholique. S’il ne lui est pas permis de faire cet ajout, il doit le faire par oral, si possible en présence d’un témoin. Dans tous les cas, il doit préciser à son ordinaire «l’intention» derrière son inscription. Celle-ci doit être comprise dans le «seul but» du bien de la communauté.

Mettre fin aux pressions

Quant à ceux qui refusent de s’inscrire en dépit de l’obligation, le Saint-Siège «comprend et respecte» leur choix. Plus encore, le Vatican prie pour qu’ils sachent «maintenir la communion avec les frères et sœurs dans la foi, même dans la perspective de procès que chacun aura à subir». Plus largement, le Saint-Siège demande à tous les fidèles catholiques de Chine d’accompagner dans «un esprit de foi, avec prière et affection» leurs pasteurs, en s’abstenant de juger le choix. L’unité et la miséricorde doivent ainsi prévaloir.

En conclusion de ces conseils face à des décisions «angoissantes» à prendre, le Vatican demande expressément «qu’aucune pression intimidatrice» ne soie faite sur les communautés catholiques ›non-officielles’, comme cela peut se produire. (cath.ch/imedia/xln/mp)

Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
28 juin 2019 | 13:29
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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