"Qu’est-ce qu’un embryon? Un ensemble de cellules vivantes ou une personne humaine qui se développe?" (Photo: flickr/nelas/CC BY-SA 2.0)
Suisse

Le référendum contre la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA) a abouti

La Chancellerie fédérale a formellement confirmé le 30 décembre 2015, l’aboutissement du référendum contre la modification de la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA). Des 58’634 signatures déposées à la Chancellerie fédérale, 58′ 112 sont valables. Le peuple suisse sera ainsi appelé à se déterminer dans le courant de l’année 2016.

Suite la modification constitutionnelle introduisant le diagnostic préimplantatoire (DPI), accepté par le peuple suisse le 14 juin dernier par 61,9% des voix, un comité interpartis avait lancé, le 1er septembre 2015, le référendum contre la loi d’application (LPMA) publiée le même jour.

Le comité référendaire est composé de 50 représentants du Parti Bourgeois-Démocratique suisse (PBD), des Verts, du Parti évangélique suisse (PEV), du parti démocrate-chrétien (PDC), du parti socialiste (PS), de l’Union démocratique du centre (UDC) et de l’Union démocratique fédérale (UDF).

Non à la sélection d’embryons humains

Le but du référendum contre la LPMA est d’empêcher une utilisation généralisée et arbitraire du DPI et en particulier le dépistage large des chromosomes. Les référendaires s’opposent aux «tests génétiques arbitraires», à la destruction d’embryons et à la discrimination d’êtres humains porteurs de handicaps». Force est de constater, que sur ce sujet, la ligne de fracture ne passe pas entre la droite et la gauche, mais à l’intérieur même de la plupart des partis.

Le Conseil fédéral, dans son projet initial, souhaitait autoriser le DPI uniquement pour les couples ayant des risques sérieux de transmettre des maladies génétiques graves. Le Parlement a été bien plus loin: avec la nouvelle loi, il serait désormais possible d’analyser tous les embryons conçus en dehors du sein maternel avec toutes les techniques à disposition et, ensuite, de les sélectionner. Les embryons révélant le syndrome de Down (trisomie 21), par exemple, pourraient ainsi être détruits avant l’implantation. Un nombre très élevé d’embryons «surnuméraires» peuvent désormais être congelés ou détruits.

La loi prévoit que, par cycle de traitement, 12 embryons peuvent être conçus au lieu des 3 autorisés jusqu’ici. Cela engendrerait un immense nombre d’embryons humains «surnuméraires». La nouvelle loi autorise de plus leur congélation (cryoconservation). Les dommages subis par les embryons lors de cette procédure ne sont jusqu’ici scientifiquement encore pas connus. De plus, la loi prévoit que ces embryons humains doivent «être mis à la disposition» de la recherche ou détruits après dix ans.

Le comité s’engage ainsi «contre le saucissonnage appliqué par le Parlement afin d’obtenir une procréation médicalement assistée sans plus aucune limite». Les revendications politiques pour la création de «bébés sauveurs», pour les dons d’ovules et d’embryons ainsi que pour les mères porteuses, sont déjà dans la file d’attente, estiment-ils. «Grâce à la nouvelle LPMA, elles pourraient être mises en œuvre de manière optimale». (cath.ch-apic/com/mp)

 

«Qu’est-ce qu’un embryon? Un ensemble de cellules vivantes ou une personne humaine qui se développe?»
30 décembre 2015 | 14:01
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
DPI (18), LPMA (4), Référendum (22)
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