Le prélat québécois commente le nouveau pontificat et la réforme de la curie

France: Le cardinal Ouellet affirme que le pape François est une «bénédiction» pour l’Eglise

Rocamadour, 17 août 2013 (Apic) «Le pape François est une grande bénédiction pour l’Eglise», a affirmé le 15 août 2013 le cardinal québécois Marc Ouellet. Le préfet de la Congrégation pour les évêques était invité pour l’Assomption au sanctuaire de Rocamadour, dans le sud de la France. Il a commenté le pontificat du pape François et la réforme à venir de la curie romaine, rapporte le quotidien français «Le Figaro».

«Il ne faut pas oublier que la plus grande réforme, c’est la démission du pape Benoît XVI. Elle a été faite en toute liberté, sans contrainte aucune. Benoît XVI n’était pas malade – il n’est pas encore malade – Mais c’est un homme qui sentait ses forces défaillir et qui a jugé qu’il devait transmettre la responsabilité à quelqu’un d’autre. C’est prévu par le Code du droit canon. Il a eu le courage et l’humilité de poser ce geste extraordinaire», a relevé le cardinal Ouellet.

Commentant la réforme de la curie à venir il a précisé que «le pape François fait la réforme par sa manière d’être. C’est d’abord cela. Ce ne sont pas des idées nouvelles. Dans ses différents commentaires, je vous assure qu’il y a des remarques qui portent et qui font réfléchir… C’est d’abord cela la réforme, parce que chacun, après l’avoir entendu, se dit: où en suis-je?»

Une réforme «plus facile» pour le pape François

Evoquant ensuite le groupe de travail de huit cardinaux chargés de réformer la curie qui se réunira à Rome début octobre, il a reconnu être «dans l’attente, comme vous». Ajoutant: «Ces propositions faites par des personnes de l’extérieur devront être confrontées avec les personnes qui vivent à l’intérieur de la curie et qui en connaissent les rouages et l’histoire».

En tout cas, «il y aura une réforme importante», a assuré le cardinal Ouellet. «C’est l’heure juste pour la faire. Elle est plus facile à faire pour le pape François qui vient de loin. Il n’est pas lié, il est libre et il peut agir plus facilement qu’auparavant».

«Un homme inspiré»

Abordant la question de la personnalité du nouveau pape, qu’il rencontre toutes les semaines dans sa fonction, il a confié: «Le pape François est une grande bénédiction pour l’Eglise. Après un grand docteur comme Benoît XVI qui avait un style plus distant par sa personnalité et son histoire, l’Eglise avait besoin d’un pasteur vraiment proche de son peuple. Cela fait beaucoup de bien. Il a une qualité de présence et une qualité de contact personnel extraordinaire.» Ce qui crée parfois des incompréhensions, admet-il, au sein de la curie. «Il y a eu ce grand concert où il a été absent. Cela a fait choc. Mais les circonstances l’expliquent car les nonces étaient réunis à Rome et il y avait des dossiers, dont je suis au courant, difficiles à traiter. Il fallait que le pape parle aux nonces. Il a alors décidé de ne pas aller au concert. Il ne faut pas interpréter de façon négative. Il a son propre style. (…) Je le trouve remarquable de décision, de continuité. C’est un homme inspiré. C’est un homme qui est en paix. Il est en paix avec ses décisions. C’est un jésuite qui pratique comme saint Ignace le discernement spirituel. Il a donc ses points de repères intérieurs pour savoir quelle est la volonté de Dieu. Il ne fait pas les choses à moitié. Les décisions qu’il prend sont réfléchies. Ainsi de sa résidence par exemple: il n’a pas voulu aller au troisième étage du palais apostolique. Ses signes lui ont indiqué qu’il fallait qu’il reste dans la résidence Sainte-Marthe. Alors il obéit à Dieu dans la tradition de saint Ignace. Il m’a fait quelques confidences en ce sens. Elles m’ont impressionné et m’ont édifié personnellement», a conclu le prélat québécois. (apic/fig/rz)

17 août 2013 | 11:55
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!