Le philosophe Jean-Luc Marion lauréat du Prix Ratzinger

Le Français Jean-Luc Marion recevra le Prix Ratzinger, a annoncé la Fondation Ratzinger, le 1^er octobre 2020. La théologienne australienne Tracey Rowland est également lauréate de ce Prix accordé depuis 2011 et qui récompense des personnalités qui se sont distinguées dans le domaine de la théologie et de la culture chrétienne.

Les noms des deux lauréats de la dixième édition du Prix Ratzinger 2020 ont été dévoilés dans la matinée du 1^er octobre dans les locaux de Radio Vatican. Le Père Federico Lombardi, président du conseil d’administration de la Fondation Ratzinger a salué la travail des deux lauréats.

Le professeur Jean-Luc Marion, 74 ans, membre du conseil pontifical pour la culture depuis 2011, est l’un des deux lauréats de cette édition du Prix Ratzinger. Collaborateur régulier de la revue Communio, il a été élu à l’Académie française en 2008. La réflexion de cet intellectuel normalien s’est développée autour de deux axes fondamentaux, celui de l’histoire de la philosophie et de la phénoménologie, a expliqué le Père Lombardi dans son intervention, saluant au passage ses contributions fondamentales sur Descartes et l’histoire de la métaphysique.

Pour le prêtre jésuite, Jean-Luc Marion a tenté «de montrer que la question de l’être, bien que centrale dans l’histoire de la métaphysique, n’est pas fondamentale, et qu’elle doit être dépassée dans un double mouvement, d’une part dans un sens horizontal de l’éthique vers l’amour et le don, et d’autre part, dans un sens vertical, comme transcendance théologique». Sur cette base, a poursuivi le Père Lombardi, «[Jean-Luc] Marion a développé une phénoménologie de l’amour et de l’être comme don». Une pensée qui trouve son expression la plus complète, selon lui, dans son traité intitulé Étant donné.

Une spécialiste de Jean Paul II récompensée

Née le 7 juillet 1963, Tracey Rowland a obtenu son doctorat à l’université de Cambridge sur le thème des relations entre la théologie du 20e siècle et l’idée de culture, «en se référant notamment à la philosophie d’Alasdair MacIntyre et à la théologie d’Henri de Lubac et de Joseph Ratzinger», a précisé l’ancien directeur du bureau de presse du Saint-Siège.

Doyenne de l’Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille à Melbourne de 2001 à 2017, elle a obtenu dans le même temps un doctorat en théologie à l’Université du Latran, à Rome. Tracey Rowland est actuellement titulaire de la chaire de recherche Saint Jean Paul II en théologie à l’université Notre-Dame d’Australie. 

«Parmi ses principaux ouvrages, deux sont consacrés à la pensée de Joseph Ratzinger», a détaillé le président du conseil d’administration de la Fondation éponyme. Membre du conseil de la revue Communio, ses activités d’enseignement portent en particulier sur la théologie fondamentale, l’anthropologie théologique et l’œcuménisme.

Un Prix pour promouvoir les études théologiques

Depuis 2011, le Prix Ratzinger a été attribué à 22 personnalités provenant de 15 pays et des cinq continents. Cette année, la remise du Prix se déroulera le 14 novembre au Palais apostolique, en présence du pape François.

Créée en 2010, la Fondation Ratzinger veut promouvoir des études et des publications sur l’œuvre et la pensée de Joseph Ratzinger – Benoît XVI, et plus généralement, sur les études théologiques et les disciplines connexes. Les lauréats du prix Ratzinger sont proposés au pape François par le comité scientifique de la fondation, composé des cardinaux Angelo Amato, Kurt Koch, Gianfranco Ravasi, Luis Francisco Ladaria Ferrer et de l’évêque de Ratisbonne, Mgr Voderholzer. Le Souverain pontife valide alors leur décision. (cath.ch/imedia/hl/bh)