Le Père Dall'Oglio, les évêques Yazigi et Ibrahim toujours vivants?

Selon des sources libanaises et kurdes, le Père jésuite Dall’Oglio et les évêques orthodoxes Yazigi et Ibrahim, enlevés par Daech en 2013, pourraient être toujours en vie. Ils seraient détenus dans le dernier bastion des djihadistes, à Baghouz, à l’est de la Syrie.

La libération du jésuite de la «cage de Baghouz» serait imminente, tout comme celle d’autres otages kurdes et occidentaux, rapportait début mars 2019 le média libanais Al-Akhbar, proche du parti chiite Hezbollah, relayé par l’agence vaticane Fides. Selon le journal, les négociations en vue de la libération du prêtre et d’autres otages se seraient intensifiées au cours de ces derniers jours et un accord de fond aurait déjà été atteint entre les djihadistes et les forces kurdo-syriennes appuyées par les Etats-Unis qui assiègent le dernier bastion de l’Etat islamique dans le désert syrien. L’une des sources d’Al-Akhbar indique que, parmi les requêtes réalisées en vue de la libération du Père Dall’Oglio, se trouverait celle d’un laisser-passer garantissant la fuite d’un certain nombre de responsables djihadistes.

Des informations «dignes de foi»

De nombreuses rumeurs plus ou moins fiables ont surgi ces dernières années, affirmant que le prêtre jésuite était toujours en vie, ou au contraire qu’il avait été exécuté. Des sources ecclésiales locales auraient confirmé à Fides que, dans ce cas, les informations étaient dignes de foi. Elles se baseraient sur des témoignages des otages kurdes ayant pu quitter le territoire encore tenu par Daech. Les ex-otages auraient confirmé avoir vu le Père Dall’Oglio vivant en compagnie d’autres otages, y compris le journaliste britannique John Cantlie et une infirmière néozélandaise du CICR, respectivement enlevés en 2012 et 2013.

Au cours de ces dernières semaines, grâce à une trêve, des milliers de civils et des membres des familles des djihadistes sont parvenus à sortir de la poche de Baghouz et ont été évacués.

Les deux évêques en vie?

Le 7 mars 2019, Al-Akhbar rapporte en outre des allégations selon lesquelles les évêques orthodoxes syriens Mgr Boulos Yazigi et Mgr Yohanna Ibrahim seraient également en vie et retenus en otages à Baghouz. Aucune nouvelle n’avait filtré sur les deux prélats depuis leur enlèvement au nord-ouest de la Syrie en avril 2013.

Selon le journal libanais, la détention de Mgr Ibrahim à Baghouz aurait été confirmée par le Père Samuel Gümüs, prêtre de l’Eglise syriaque orthodoxe en Allemagne et «coordinateur spécial» pour la libération du prélat. En revanche, le Père Gümüs n’a rien pu affirmer sur la situation de l’archevêque orthodoxe grec Mgr Yazigi. Des sources proches du dossier auraient transmis à Al-Akhbar «des informations non confirmées» sur la présence du métropolite d’Alep aux côtés de Mgr Ibrahim. Les otages seraient utilisés comme monnaie d’échanges dans les négociations entre les terroristes et leurs adversaires.

Les deux prélats ont été interceptés par des hommes armés sur la route d’Alep, de retour d’une mission humanitaire près de la frontière turque, le 22 avril 2013. Les ravisseurs, avant de s’en aller avec les deux évêques, ont tué le diacre qui les conduisait.

Le prêtre jésuite italien Paolo Dall’Oglio a disparu le 29 juillet 2013 à Raqqa, à l’est de la Syrie, après avoir rencontré des responsables de Daech pour négocier la libération de prisonniers. (cath.ch/fides/alakhbar/arch/rz)