Le patriarche Sako appelle au retour des chrétiens à Mossoul
Participant à la cérémonie de prise de possession du siège épiscopal de Mgr Najib Mikhaël Moussa, nouvel archevêque chaldéen de l’archidiocèse de Mossoul, le patriarche Louis Raphaël Sako, a plaidé pour une «nouvelle naissance» de la métropole du nord de l’Irak dévastée par les combats.
Mais les chrétiens, qui étaient encore plusieurs dizaines de milliers au début des années 1990, ne sont plus aujourd’hui qu’une poignée. Ils ont beaucoup de réticences à retourner vivre dans la métropole sunnite, libérée en 2017 des djihadistes de Daech, l’»Etat islamique» (EI), qui l’avaient investie en juin 2014. Le retour souhaité des chrétiens qui avaient abandonné la ville dans les années de l’occupation se poursuit selon un rythme lent.
Toujours de la méfiance
Au cours de ces derniers jours, des moyens de communication irakiens tels qu’ankawa.com ont évoqué la dégradation d’une zone urbaine longtemps habitée par des chrétiens, devenue désormais un véritable amas de ruines transformé en dépotoir. Beaucoup ne veulent pas retourner vivre au milieu d’une population sunnite qui ne les a pas protégés, voire qui s’est montrée hostile ou qui a salué la prise de la ville par les djihadistes.
A Mossoul, le cardinal Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, a tenu à encourager la renaissance de la ville, mettant également son nouveau pasteur, Mgr Najib Mikhaël, un religieux dominicain, «entre les mains de la communauté chrétienne et musulmane» locales.
Reconstruire la confiance
Le patriarche, conscient des difficultés de l’archidiocèse de Mossoul, dévasté par les combats, s’est déclaré confiant dans le fait que le nouvel archevêque de la métropole «est en mesure d’approfondir la joie de la libération et de faire grandir l’espérance de revenir et de construire confiance et coexistence entre les différentes composantes de la société». Le cardinal Sako a rappelé que Mossoul est «unique par sa société multiculturelle et diversifiée».
Dans cette métropole en grande majorité sunnite, l’environnement reste hostile, bien que les djihadistes aient été chassés de la ville qui a été – en théorie du moins – totalement libérée en juillet 2017. Malgré la tension toujours palpable, une cinquantaine de familles chrétiennes étaient pourtant déjà revenues l’automne dernier. La ville avait été totalement vidée de ses chrétiens à l’arrivée des djihadistes de Daech, le 10 juin 2014. (cath.ch/fides/be)