Le patriarche œcuménique Bartholomée à Fribourg le 24 avril
Le patriarche orthodoxe Bartholomée sera à Fribourg le 24 avril, où il devrait souligner la fructueuse collaboration existant depuis 20 ans entre l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe du Patriarcat œcuménique, à Chambésy, et l’Institut d’études œcuméniques de l’Université de Fribourg (ISO) et toute la Faculté de théologie.
Le patriarche de Constantinople sera d’abord accueilli à 17h00 à la cathédrale St-Nicolas par le prévôt Claude Ducarroz et tout le chapitre cathédral, où il vénérera le bras-reliquaire de saint Nicolas, évêque de Myre, dans l’actuelle Turquie, son pays.
Répondant favorablement à l’invitation de l’Institut d’études œcuméniques de l’Université de Fribourg (ISO), Bartholomée Ier donnera une conférence, ouverte au public, à 18h15 à l’Aula Magna de l’Université. Il devrait souligner la fructueuse collaboration existant depuis 20 ans entre l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Chambésy et l’ISO.
Invité par l’Institut d’études œcuméniques de l’Université
Le patriarche oecuménique visite la Suisse du 22 au 24 avril 2017 à l’occasion du 50ème anniversaire du Centre orthodoxe de Chambésy. Il devrait profiter de son passage à Fribourg pour souligner les liens existant depuis deux décennies entre l’ISO et l’Institut de théologie orthodoxe d’études supérieures de Chambésy. Ce dernier a été érigé aux portes de Genève notamment pour pallier à la fermeture par les autorités turques, en 1971, de l’Institut de théologie orthodoxe de Chalki, situé sur une île de la mer de Marmara, près d’Istanbul.
Créé en 1996, l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe propose une formation œcuménique donnée à Chambésy même par des professeurs orthodoxes, ainsi qu’à la Faculté de théologie protestante de Genève et à la Faculté de théologie catholique de l’Université de Fribourg. L’Université de Fribourg délivre les diplômes aux étudiants de l’Institut de Chambésy, dirigé par le recteur Vlassios Phidas, quand ils ont complété ce programme tripartite d’études supérieures. Ce parcours permet une rencontre théologique fructueuse entre l’Orient et l’Occident.
«Un encouragement et une reconnaissance de notre travail»
«Environ 200 diplômes de master, avec spécialisation en études interchrétiennes et interreligieuses, ont été attribués à ce jour aux étudiants de l’Institut, issus de diverses Eglises orthodoxes, venant de Grèce, de Russie, de Biélorussie, de Roumanie, de Bulgarie, du Patriarcat de Jérusalem etc.», confient à cath.ch les professeurs Barbara Hallensleben et Guido Vergauwen, membres du directoire de l’ISO.
«Cette visite à l’Université est un encouragement et aussi une reconnaissance de notre travail», souligne le professeur Vergauwen. C’est également l’occasion pour le patriarche de faire passer au monde universitaire son message humaniste et de responsabilité chrétienne pour la sauvegarde de la création, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de ‘patriarche vert’.»
Des étudiants de Fribourg aux plus hauts postes
Barbara Hallensleben souligne pour sa part la spécificité de Fribourg: «le fait que des étudiants orthodoxes soient ensemble aux cours avec nos étudiants est unique. Nous créons, en tant que catholiques, la plateforme pour préparer l’avenir de leur propre Eglise. Une dizaine de nos étudiants sont devenus évêques, d’autres sont membres de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. C’est une contribution directe à une meilleure compréhension entre nos Eglises».
Nombre de diplômés occupent en effet de hauts postes dans la hiérarchie et dans les institutions ecclésiales, ainsi que des postes importants d’enseignants des Facultés de théologie ou des académies de leurs Eglises. Trente parmi eux continuent leurs études pour préparer un diplôme de doctorat aux Facultés de théologie de Fribourg, de Genève, d’Athènes, de Thessalonique, etc.
Un rôle de facilitateur pour la diaspora orthodoxe en Suisse
L’ISO joue également un rôle de facilitateur, car la conscience de la diaspora orthodoxe vivant en Suisse – une minorité religieuse de quelque 150’000 personnes – est en train de grandir. L’Institut a contribué à organiser la première rencontre entre la Conférences des évêques suisses (CES) et l’Assemblée des évêques orthodoxes qui portent une responsabilité pour de paroisses orthodoxes de leurs Eglises en Suisse. Ces rencontres sont désormais entrées dans la planification stratégique de la CES.
Par ailleurs, des discussions ont déjà eu lieu pour étudier les possibilités de reconnaissance publique de l’Eglise orthodoxe en Suisse. A l’Université de Fribourg, les étudiants orthodoxes seraient une bonne centaine, mais il n’existe aucun chiffre officiel, la religion des étudiants n’étant pas recensée. L’ouverture d’un centre d’accueil et d’accompagnement pour les étudiants orthodoxes – qui n’aurait pas le titre d’aumônerie, celui-ci étant réservé aux Eglises catholique et protestante, reconnues de droit public – est en discussion. (cath.ch/be)