Le patriarche Cyrille offre au pape une copie de l’icône de Kazan
Lors de la toute première rencontre entre un pape et un chef de l’Eglise orthodoxe russe, le 12 février 2016 à La Havane, le patriarche de Moscou a remis au pape François une copie de la célèbre icône de Notre-Dame de Kazan, un symbole fort.
Il s’est agi d’un geste particulièrement fort, comme une réponse aux efforts répétés mais vains de Jean-Paul II, durant son long pontificat, pour tenter de rapprocher Rome et Moscou.
La petite icône remise au pape François par le patriarche Cyrille est tout un symbole, au-delà du simple fait que la cathédrale orthodoxe de La Havane est placée sous le patronage de Notre-Dame de Kazan. Jean-Paul II avait en effet ardemment souhaité pouvoir se rendre à Moscou, où même à Kazan au détour d’un éventuel voyage en Mongolie, afin d’y remettre solennellement au patriarche Alexis II une copie de cette icône particulièrement vénérée dans l’Eglise russe mais disparue à l’époque de la Révolution russe, au début du 20e siècle. Cette copie gardée au sanctuaire de Fatima (Portugal) à compter de 1970, fut par la suite installée dans l’appartement de Jean-Paul II, au début des années 1990.
Après plusieurs tentatives infructueuses de rencontrer le patriarche de Moscou, à compter de l’an 2000, Jean-Paul II décida d’envoyer le cardinal Walter Kasper, le président du Conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens, afin qu’il remette cette icône au patriarche Alexis II, le prédécesseur de Cyrille. Le pape polonais souhaitait ainsi tenter d’initier le rapprochement avec Moscou. En août 2004, avant que le cardinal Kasper et une délégation du Saint-Siège ne se rendent à Moscou, Jean-Paul II vénéra la précieuse icône dans la basilique Saint-Pierre.
Si le pape François a reçu en cadeau une icône de Notre-Dame de Kazan, il a offert pour sa part au patriarche Cyrille un reliquaire contenant des reliques de saint Cyril, une copie reliée et autographiée de l’Encyclique Laudato Si’, ainsi qu’un calice et une patène en argent. Ce dernier cadeau est aussi un symbole fort, comme pour appeler l’avènement de la communion entre Rome et Moscou. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)