Le DPI consiste à analyser des embryons développés in vitro pour déterminer s’ils sont porteurs ou non d’affections d’origine génétique (Photo: flickr/nelas/CC BY-SA 2.0)
Suisse

Le Parti évangélique redit son opposition à la loi sur la procréation médicalement assistée

Lors de son 97ème assemblée des délégués à Buchs, dans le canton d’Argovie, le Parti évangélique suisse (PEV) a dit une nouvelle fois clairement «non» à la loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA).

Il a par contre donné à la quasi-unanimité un mot d’ordre favorable à la modification de la loi sur l’asile (LAsi) soumise à la votation populaire le 5 juin 2016.

Le PEV avait déjà décidé du rejet de la loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA)  lors d’une assemblée des délégués en septembre 2015, pour ensuite lancer le référendum qui amène la votation populaire de juin. Le 14 juin 2015, le peuple suisse et les cantons avaient clairement accepté – à 61,9% des voix – la modification de l’article 119 de la Constitution.

Une palette très diverse d’opposants

Suite la modification constitutionnelle introduisant le diagnostic préimplantatoire (DPI), un comité interpartis avait lancé, le 1er septembre 2015, le référendum contre la loi d’application (LPMA) publiée le même jour. Le comité référendaire était composé de 50 représentants du Parti Bourgeois-Démocratique suisse (PBD), des Verts, du Parti évangélique suisse (PEV), du parti démocrate-chrétien (PDC), du parti socialiste (PS), de l’Union démocratique du centre (UDC) et de l’Union démocratique fédérale (UDF).

Suite à la victoire du oui, lors de la votation du 14 juin 2015, les évêques suisses avaient affirmé que la modification de la Constitution signifiait «une régression pour ce qui est de la protection intégrale de l’être humain depuis son début jusqu’à sa fin, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle».

Les évêques rappelaient que, par ce diagnostic, on ne soignait pas une maladie, mais on l’évitait en supprimant l’embryon, porteur de l’affection. Ils soulignaient que «le DPI est une technique de sélection où l’on se donne le droit de décider qui mérite de vivre ou non». Les évêques suisses rappelaient qu’»une société devient authentiquement humaine et juste lorsqu’elle se montre capable d’accueillir chaque personne dans sa dignité et de faire une place aux plus petits et aux plus vulnérables».

Empêcher une utilisation généralisée et arbitraire du DPI

Le but du référendum contre la LPMA est d’empêcher une utilisation généralisée et arbitraire du DPI et en particulier le dépistage large des chromosomes. Les référendaires s’opposent aux «tests génétiques arbitraires», à la destruction d’embryons et à la discrimination d’êtres humains porteurs de handicaps». Sur ce sujet, la ligne de fracture ne passe pas entre la droite et la gauche, mais à l’intérieur même de la plupart des partis.

Les délégués et le comité central du PEV proposent également de refuser les initiatives populaires «Pour un revenu de base inconditionnel», «En faveur du service public» et «Pour un financement équitable des transports».

Les arguments de l’UDC ne convainquent pas les délégués du PEV

Contrairement aux arguments du comité référendaire contre la modification de la loi sur l’asile, présentés à Buchs par Luzi Stamm, conseiller national UDC, Marianne Streiff, conseillère nationale et présidente du PEV, a défendu la loi. «Si nous voulons accélérer les procédures d’asile tout en respectant l’équité judiciaire, nous pouvons sans hésitation accepter cette modification de loi».

Selon la présidente du PEV, l’assistance juridique gratuite garantit que les procédures accélérées répondent aux exigences de l’Etat de droit. «Le projet pilote a démontré que les procédures accélérés contribuent même à une acceptation meilleure et plus rapide de la décision par les personnes concernées». Par 122 voix pour et 3 abstentions, les délégués ont été quasiment unanimes en faveur de la modification de la LAsi.

La présidente sortante du PEV Suisse, la conseillère nationale bernoise Marianne Streiff-Feller, a été reconduite dans sa fonction pour un nouveau mandat de quatre ans.

Le PEV, un large spectre, du réformé protestant à l’évangélique libre

Dans son allocution présidentielle, Marianne Streiff a invité les délégués à continuer le dialogue constructif et respectueux sur les thèmes d’actualité dans des domaines aussi variés que des questions de société, de progrès technologique, d’éthique médicale, d’asile et de migration.

«Pour l’un ou l’autre thème, la ligne de démarcation entre le ‘pour’ et le ‘contre’ traverse notre parti. Et c’est bien ainsi. Nous sommes un parti populaire avec un spectre très large de droite à gauche, de conservateur à libéral, de réformé protestant à évangélique libre». (cath.ch-apic/com/be)

 

Le DPI consiste à analyser des embryons développés in vitro pour déterminer s’ils sont porteurs ou non d’affections d’origine génétique
2 avril 2016 | 18:39
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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