Le Parti du réveil national indonésien dénonce l'attitude d'Erdogan
Le Parti du réveil national indonésien (PKB) a vivement critiqué, le 21 juillet 2020, la décision du président Turc Recep Tayyip Erdogan de convertir en mosquée la basilique Sainte Sophie d’Istanbul. En instrumentalisant le sentiment religieux pour des objectifs politiques le président Erdoga menace de raviver un choc des civilisations, dénonce le parti musulman modéré.
La déclaration du PKB vient en réponse à un tweet en langue arabe, dans lequel le président Erdogan a appelé les musulmans «aux quatre coins du monde» à suivre l’exemple de la Turquie en réveillant la nation islamique (oummah), unie sous la direction politique et militaire d’un calife du 7e siècle jusqu’à la dissolution du califat ottoman en 1924.
Le président Erdogan a défendu la conversion de Sainte-Sophie en mosquée en invoquant le droit de la Turquie, en tant qu’État nation souverain, de faire ce qu’elle veut de l’ancienne basilique chrétienne. Pour le PKB, les déclarations d’Erdogan au monde musulman contredisent cependant cet argument. Ses propos, en arabe, attaquent l’ordre international, enflamment les émotions partout où des musulmans vivent sur la terre et menacent de raviver un choc des civilisations.
Une menace contre la paix et la sécurité
Les déclarations d’Erdogan ont été rapidement approuvées par les Frères musulmans, l’Iran et un large éventail de suprémacistes islamiques dans le monde entier, y compris des musulmans indonésiens qui cherchent à transformer la République d’Indonésie, multireligieuse et pluraliste, en un État islamique ou en un califat, relève le parti. A ce titre, Erdogan menace la paix et la sécurité en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
Dans ces circonstances, Recep Erdogan fait preuve de la plus grande irresponsabilité en enflammant les émotions des musulmans dans le cadre de son programme politique intérieur. Et en se servant du sentiment religieux comme couverture à sa violation des normes internationales, notamment en forant pour trouver du gaz naturel dans les eaux territoriales de Chypre et de la Grèce, en soutenant Al-Nusra (une filiale d’Al-Qaïda) en Syrie ou encore en intervenant dans le conflit libyen, le président turc met en danger le droit international. (cath.ch/com/mp)