Le parcours du cardinal Marx, poids lourd de l'Église en Allemagne
Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising (Allemagne), a présenté au pape François sa démission de la tête de son archidiocèse, dans une lettre envoyée le 21 mai 2021. Retour en quelques dates sur le parcours de ce cardinal influent en Allemagne et à Rome.
Évêque auxiliaire à 43 ans
Reinhard Marx naît le 21 septembre 1953 à Geseke, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à l’ouest de l’Allemagne. Il étudie la théologie et la philosophie à la Faculté de théologie de Paderborn, ainsi qu’à l’Université catholique de Paris au cours de l’année 1975.
Il est ordonné prêtre en 1979, poursuit ses études et obtient un doctorat en théologie. Le titre de sa thèse: «L’Église est-elle différente?: possibilités et limites d’une approche sociologique».
Le pape Jean Paul II le nomme en juillet 1996 évêque auxiliaire de Paderborn, ville située entre Dortmund et Hanovre. Cinq ans plus tard, il est nommé évêque de Trèves, ville à la frontière avec le Luxembourg.
En 2007, le pape Benoît XVI le nomme à la tête de l’un des plus gros diocèses d’Allemagne, celui de Munich et Freising. Le pontife allemand avait occupé ce siège de 1977 à 1982. Il est élevé au rang de cardinal lors du consistoire du 20 novembre 2010.
Deux ans plus tard, il devient président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE).
Artisan du synode allemand
En 2014, il est élu à la présidence de la Conférence épiscopale allemande (DBK). À sa tête, il poursuit son combat de vérité concernant les abus sexuels dans l’Église, un combat qu’il mène déjà dans son archidiocèse.
En 2018, à l’occasion de la publication d’une vaste enquête sur les abus sexuels en Allemagne, le haut prélat présente officiellement ses excuses au nom de l’Église catholique. Plus de 3’600 mineurs auraient subi des abus de la part de clercs depuis l’après-guerre en Allemagne assure le rapport.
Réformiste, le président de la DBK est aussi un des artisans du synode de l’Église en Allemagne lancé en janvier 2020. Fervent partisan d’une Église décentralisée, il plaide pour que Rome cesse de s’ingérer dans le processus synodal allemand.
Le synode allemand estime pouvoir traiter de thématiques qui relèvent normalement du magistère romain – le célibat des prêtres notamment.
Dans le premier cercle du pape François
Le 13 avril 2013, quelques jours seulement après son élection au trône de Pierre, le pape François crée un conseil restreint de cardinaux censés l’aider dans le gouvernement de l’Église et dans la réforme de l’administration vaticane. Le cardinal Marx entre dans ce cercle étroit. Avec sept autres cardinaux, il travaille à la grande révision de la Constitution apostolique sur la Curie romaine, qui devrait paraître prochainement.
Preuve de sa proximité avec le pontife argentin, il est par ailleurs nommé en 2014 à la coordination du Conseil pour l’économie, un autre organisme institué par l’évêque de Rome chargé de veiller sur la gestion économique et financière du Saint-Siège et de la Cité du Vatican.
Le temps des renoncements
En 2020, le cardinal Reinhard Marx renonce à la présidence de la Conférence des évêques d’Allemagne, invoquant vouloir laisser la place aux jeunes. Il n’a alors que 66 ans et vient d’achever un mandat de six ans à la tête de la Conférence.
Un an plus tard, il présente sa démission de la tête de son archidiocèse au pape François dans une lettre envoyée le 21 mai 2021. Il veut par ce geste assumer la mauvaise gestion des abus sexuels dans l’Église en Allemagne. (cath.ch/imedia/hl/rz)