«Le pape vous aime», déclare François aux vaticanistes
Le pape François a décoré, le 13 novembre 2021 deux «doyens» dans le métier de journaliste «vaticaniste», la journaliste de télévision mexicaine Valentina Alazraki qui couvre l’actualité romaine depuis 1974 et l’Américain Philip Pullella, correspondant permanent de l’agence Reuters au Vatican. Ils sont devenus respectivement «Dame» et «Chevalier» de la Grande Croix de l’Ordre de Pio IX et ont reçu une médaille.
« Le pape vous aime […] et vous considère précieux », a déclaré le pontife à l’occasion de la remise de décoration de deux journalistes experts dans la couverture de l’actualité du Vatican. Il a remercié notamment les vaticanistes pour leur travail de lumière concernant la crise des abus, il les a par ailleurs
La journaliste de télévision mexicaine Valentina Alazraki couvre l’actualité romaine depuis 1974 et a participé à plus de 150 voyages papaux. L’Américain Philip Pullella, est un vétéran comme correspondant permanent de l’agence Reuters au Vatican,
À travers les décoration remises, le pape a souhaité rendre hommage à toute la communauté des journalistes qui rend compte de l’actualité du Vatican. «Le pape vous aime, vous suit, vous estime et vous considère précieux», a-t-il ainsi expliqué, devant un parterre de vaticanistes rassemblés dans la Salle du Consistoire du Palais apostolique du Vatican.
Ecouter, approfondir, rapporter
Soulignant la mission difficile du journaliste, celle d’expliquer le monde et de le rendre moins obscur, il a proposé dans son discours trois verbes caractérisant le bon journalisme : «écouter, approfondir et rapporter»
Il a notamment insisté sur la nécessité de s’extraire de la tyrannie de l’immédiateté, du fait d’être toujours en ligne, sur les réseaux, sur le web. Selon lui, un journaliste doit avoir du temps pour bien travailler et être en mesure de sortir de sa rédaction pour aller «user la semelle» de ses chaussures sur le terrain.
Pour le pape, la contribution la plus importante que peut apporter un bon journaliste est celle de «l’analyse approfondie» qui résiste à la logique de simplification prévalant aujourd’hui. «Vous pouvez offrir le contexte, les précédents, les clés d’interprétation qui aident à situer le fait qui s’est produit.» «La réalité est un excellent antidote à de nombreuses «maladies» », a-t-il encore insisté, invitant les journalistes à faire découvrir ce qui reste caché aux yeux du monde.
Le pape a également remercié les vaticanistes «pour ce que vous nous dites sur ce qui ne va pas dans l’Église, pour nous aider à ne pas mettre sous le tapis et pour la voix que vous avez donnée aux victimes d’abus». Lors de son discours à la Curie en 2018, le pape avait déjà salué les professionnels des médias qui, sur la question des abus sexuels, avaient cherché «à démasquer ces loups et à donner la parole aux victimes».
L’Église n’est pas une organisation politique
Le pape a finalement invité les journalistes à faire attention à leur manière de traiter l’Église. Elle «n’est pas une organisation politique avec des gens de gauche et de droite comme dans les parlements», a-t-il insisté.
Il ne s’agit pas non pluos «d’une grande entreprise multinationale dirigée par des managers qui étudient à table comment vendre au mieux leur produit ». Pour le successeur de Pierre, chaque fois que l’institution entre dans la logique des «stratégies de marketing», elle «tombe dans cette tentation mondaine». Et cela s’est produit tant de fois, s’est-il attristé. (cath.ch/imedia/hl/p)