«Le pape veut voir les pauvres à la première place du Jubilé 2025»
Philippe Royer a été choisi pour succéder à Étienne Villemain à la tête de Fratello, l’association qui participe depuis 2016 à la promotion de la Journée mondiale des pauvres. Sept ans après sa création, le mouvement compte monter en puissance pour le Jubilé 2025 à Rome.
C’est l’ancien président national des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) qu’Alix Montagne et Étienne Villemain, fondateurs de Fratello, sont allés chercher pour structurer plus encore l’association qui veut revitaliser l’Église à partir des pauvres. À 57 ans, l’ancien dirigeant d’un groupe agricole coopératif hérite d’un mouvement qui a les faveurs du pape François depuis ses origines.
Pour mémoire, en 2014, la papamobile de l’Argentin s’était arrêtée opportunément devant un groupe de 200 pauvres emmenés à Rome pour un premier pèlerinage marquant les débuts de Fratello. Étienne Villemain avait alors murmuré au pontife l’idée de créer une Journée mondiale des pauvres. L’audace allait payer, puisque deux ans plus tard, le pape annonçait la création de cette journée annuelle.
Accompagner la croissance de Fratello
«Le pape reste proche de l’association car l’intuition de Fratello rejoint la sienne», commente Philippe Royer. «Nous sommes convaincus que la rencontre avec le plus précaire nous transforme. Elle nous convertit car elle nous permet de trouver le Christ», ajoute celui qui sera épaulé par Alix Montagne, qui reste vice-présidente du mouvement.
La mission de ce Normand à la tête de Fratello sera d’accompagner sa croissance, comme il a pu le faire avec les EDC, de 2018 à 2022. Sous sa présidence, le mouvement a atteint 3’500 entrepreneurs et s’est ouvert à l’international en étant présent aujourd’hui dans 24 pays.
Sa fibre entrepreneuriale l’a déjà amené à s’investir dans des projets sociaux. Philippe Royer s’est par exemple occupé en Mayenne de la réinsertion de prisonniers ou de personnes handicapées. Au sein des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens, il a fondé le réseau ‘AGIR avec les EDC’ qui propose à ses membres d’accompagner des jeunes et des personnes fragiles dans leur accès à la vie active.
Le Jubilé 2025 en ligne de mire
Le 20 janvier dernier, une petite équipe de Fratello a pu présenter au pape François les projets du mouvement. D’ici au grand Jubilé 2025 à Rome, l’association entend monter en puissance, en lien avec les diocèses et des associations caritatives en France et dans le monde, pour coordonner des initiatives avec et pour les plus fragiles.
«Le pape veut que les pauvres aient la première place pour le Jubilé 2025», insiste Philippe Royer, qui imagine qu’un grand rassemblement à Rome pourrait aussi «irriguer» d’autres événements dans le monde pour les pauvres qui ne pourraient pas venir.
Ces opérations s’inscriraient dans le sillage de ce que Fratello a déjà su faire par le passé. Le 12 novembre 2021, par exemple, une rencontre entre le pape et plusieurs centaines de pauvres avait eu lieu à Assise à l’occasion de la 5e Journée mondiale des pauvres. Fratello s’était associé au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation pour porter l’initiative et avait en parallèle coordonné une série d’événements dans le monde.
Les pauvres aux JMJ
Pour se développer, l’association veut désormais chercher des points d’ancrage en France et sur les autres continents, notamment dans les grands sanctuaires, pour faire vivre un réseau des amis de Fratello.
Sur la route du Jubilé 2025, Fratello a coché l’étape des JMJ de Lisbonne qui auront lieu cet été. L’association prévoit d’emmener 200 personnes en situation de précarité, toujours en partenariat avec d’autres associations caritatives. «L’idée est que ces personnes puissent se nourrir de ces journées mais surtout que les jeunes du monde entier puissent être transformés par leur présence», confie Philippe Royer.
À Lisbonne, le pape François devrait d’ailleurs lancer un appel pour que les JMJ conduisent les jeunes à la Journée mondiale des pauvres de novembre. «Le pape rappellera que c’est en étant avec les pauvres qu’on rencontre le Christ vivant», conclut le père de quatre enfants. (cath.ch/imedia/hl/rz)