Le pape veut consoler et encourager les chrétiens de Chine
«J’invite tous à élever des prières à Dieu, pour que la Bonne Nouvelle du Christ crucifié et ressuscité puisse être annoncée dans sa plénitude, beauté et liberté, en portant ses fruits pour le bien de l’Église catholique et de toute la société chinoise», a déclaré le pape François au terme de l’audience générale du 24 mai 2023.
Cette date correspond à la Journée mondiale de prière pour l’Église catholique en Chine. Chaque année, le 24 mai se tient en effet la fête liturgique de la bienheureuse Vierge Marie Auxiliaire des Chrétiens, particulièrement vénérée au sanctuaire de Sheshan à Shanghai. Elle donne lieu à l’une des rares prises de paroles publiques du pape au sujet de la situation des catholiques de Chine.
«En cette circonstance, je désire assurer de mon souvenir et exprimer ma proximité à nos frères et sœurs en Chine, en partageant leurs joies et leurs espérances», a assuré le pape François lors de ses saluts en italien au terme de l’audience générale.
«Une pensée spéciale est adressée à tous ceux qui souffrent, pasteurs et fidèles, afin que dans la communion et dans la solidarité de l’Église universelle, ils puissent expérimenter consolation et encouragement», a déclaré le pontife.
Cet appel s’inscrit dans un contexte d’enlisement apparent des relations entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, près de cinq ans après la signature de l’Accord provisoire sur les nominations épiscopales.
«Le pays décisif pour la mission en Asie»
Plusieurs incidents ont émaillé l’actualité de ces derniers mois. Le 26 novembre 2022, un évêque chinois avait été installé dans le diocèse du Jiangxi – province non reconnue par Rome – sans que le Vatican n’ait été prévenu. Dans un communiqué, le Saint-Siège avait exprimé son regret et son amertume, déclarant espérer qu’un tel épisode ne se reproduirait pas. Mais le 4 avril 2023, l’Association patriotique des catholiques chinois annonçait le transfert de Mgr Shen Bin, évêque de Haimen, à la tête du diocèse de Shanghai, sans que le pape n’ait donné son accord.
Signe que les contacts demeurent maintenus, la visite dans la capitale chinoise, quelques jours plus tard, d’une délégation conduite par l’évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow, a permis d’ouvrir«un pont, au niveau diocésain, entre Pékin et Hong Kong», a-t-il expliqué dans un entretien à La Civiltà Cattolica, revue des jésuites italiens considérée comme un canal semi-officiel pour la diplomatie pontificale. «La coopération que nous avons convenue, fortement souhaitée par les deux parties, nous donne l’espoir et la détermination de travailler ensemble», a-t-il assuré.
Le pape avait par ailleurs dédié à la Chine sa récente catéchèse, le 17 mai dernier, consacrée à saint François-Xavier, évangélisateur de l’Asie. Ce «grand rêveur» avait compris que «le pays décisif pour la mission en Asie» était la Chine, avait souligné François. «Aussi aujourd’hui, la Chine est un pôle culturel, un grand seuil, une histoire très belle», avait improvisé le pape.
Faisant peut-être écho à ses propres difficultés, le pape avait reconnu que son confrère jésuite avait échoué: saint François Xavier est mort aux portes de la Chine, «sur la petite île de Shangchuan, attendant en vain de débarquer sur le continent, près de Canton», avait rappelé le pape François. (cath.ch/imedia/cv/bh)