Le pape soutient les opposants argentins à l'avortement
«Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème?», écrit le pape dans une lettre manuscrite adressée à des opposants argentins à un projet de loi sur l’avortement et diffusée par la femme politique argentine Victoria Morales Gorleri le 24 novembre 2020. Pour le pontife, l’avortement est une «question d’éthique humaine» avant d’être une question religieuse.
Le gouvernement de gauche du président argentin Alberto Fernandez souhaite faire passer une loi permettant aux jeunes filles dès 13 ans d’avorter sans le consentement de leurs parents, légalisant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse et l’interruption de grossesse à n’importe quel moment en cas de mise en danger de la vie physique ou psychologique de la mère ou bien encore en cas d’abus sexuels. Pour le chef d’État, il s’agit d’offrir une solution aux femmes pauvres qui ne peuvent avorter, et d’éviter les décès lors d’interruptions de grossesses illégales.
Une question d’éthique humaine
La députée Victoria Morales Gorleri, membre de l’opposition et adversaire du projet de loi, a fait parvenir au pape François une lettre de huit mères issues d’un des plus grands bidonvilles de la capitale argentine Buenos Aires. Dans cette missive, elles lui demandent son soutien, déplorant qu’on leur nie «le droit d’avoir des enfants parce que nous sommes pauvres». Le pontife, qui prend généralement beaucoup de précautions pour ne pas intervenir dans les débats de son pays, a écrit une courte réponse datée du 22 novembre. Dans celle-ci, il insiste sur la nécessité pour la société de répondre à ces deux questions: «Est-il juste d’éliminer une vie humaine pour résoudre un problème? Est-il juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème?»
Dans sa lettre, l’évêque de Rome a souligné que la question de l’avortement n’était pas «principalement une question religieuse mais une question d’éthique humaine, précédant toute confession religieuse». S’il s’est à de nombreuses reprises opposé à l’avortement, c’est la première fois que le pape François apporte ouvertement son soutien à un mouvement pro-vie dans son pays, selon la journaliste argentine Ines San Martin du média américain Crux.
La défense de toute la vie
Le pape François a par ailleurs salué l’engagement social important des femmes argentines qui organisent des soupes populaires: «Ce sont vraiment des femmes qui savent ce qu’est cette vie (…) J’admire leur travail et leur témoignage», a-t-il insisté, demandant à la député argentine de leur transmettre ses remerciements et encouragements. (cath.ch/imedia/cd/rz)