Le pape rend hommage au Père Julián Gerónimo Zini, poète argentin

Le prêtre argentin Julián Gerónimo Zini est «l’un des plus grands poètes du peuple, créateur de chant, de vie, de beauté», a écrit le pape François dans une lettre relayée par le blog spécialisé Il Sismografo le 23 août 2020.

Celle-ci a été lue à l’occasion d’une émission de télévision locale dédiée à ce poète argentin mort d’un cancer le 16 août 2020.

Membre du «Mouvement des prêtres pour le Tiers-monde»

Né en 1939 , le Père Julián Gerónimo Zini fut membre du «Mouvement des prêtres pour le Tiers-monde», des religieux progressistes engagés socialement dans les quartiers pauvres et dans les bidonvilles, et qui furent durement persécutés sous la dictature militaire argentine.

Le Père Julián Gerónimo Zini était à la fois poète, musicien populaire, interprète et compositeur de nombreuses chansons folkloriques et religieuses. Il a été notamment l’auteur de l’hymne du 10e Congrès eucharistique argentin qui s’est tenu à Corrientes. Ayant appris sa mort, le pontife argentin lui a rendu hommage dans une lettre lue à l’occasion d’une émission de télévision locale.

Hommage à un homme engagé

Les chansons qu’a écrites le Père Julián Gerónimo Zini appartiennent à présent à ce peuple «à qui il a donné sa vie de prêtre», «ces personnes humbles qu’il a servies avec générosité comme un père qui savait seulement donner sa vie». En signe de reconnaissance, le pontife a recopié un poème du dramaturge espagnol Manuel Machado, intitulé Gitano.

Parallèlement à sa vie de musicien, le Père Zini était très investi en politique et avait rejoint le «Mouvement des prêtres pour le Tiers-monde», fondé après le Concile Vatican II (1962-1965) et promouvant une forme de théologie de la libération influencée par le péronisme.

Cette alliance de prêtres a notamment été soutenue par Mgr Enrique Angelelli, évêque reconnu pour son engagement social et son opposition à la dictature militaire argentine (1976 – 1983), proclamé bienheureux par le pape François en 2019 après la reconnaissance de son martyre. Durant cette période trouble, le Père Zini a lui aussi connu des persécutions et il s’était fait la voix des victimes de la sanglante dictature militaire argentine. (cath.ch/imedia/cg/be)