Le pape rend hommage à deux nouveaux bienheureux libanais
«Hier, à Beyrouth, ont été béatifiés deux frères mineurs capucin, Léonard Melki et Thomas Saleh, prêtres et martyrs, tués en haine de la foi en Turquie respectivement en 1915 et 1917», a rappelé le pape François après la prière du Regina Caeli, le 5 juin 2022, depuis la fenêtre du Palais apostolique.
«Ces deux missionnaires libanais, dans un contexte hostile, donnèrent la preuve de leur inébranlable confiance en Dieu et de leur abnégation pour le prochain», a expliqué le pontife, en soulignant que ces jeunes religieux «n’avaient pas 35 ans». «Que leur exemple renforce notre témoignage chrétien», a-t-il demandé en faisant applaudir les nouveaux bienheureux par les fidèles rassemblés place Saint-Pierre.
Messe de béatification en banlieue de Beyrouth
La messe de béatification, qui s’est tenue la veille au couvent de la Croix de Ja El Dib, en banlieue de Beyrouth, était présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints. Dans son homélie, il a rappelé que leur martyre «se mêla aux événements tragiques de la persécution contre tout le peuple arménien et contre la foi chrétienne», dans le contexte de l’effondrement de l’Empire ottoman.
En décembre 1914, alors que les autres religieux de la communauté cherchaient refuge dans des lieux plus sûrs, le bienheureux Léonard Melki avait choisi de rester dans le couvent de Mardine pour continuer à prendre soin d’un confrère âgé. «Le 5 juin 1915, il est arrêté et torturé, avant d’être tué, avec d’autres compagnons, à coup de pierres, puis de poignards», a relaté le cardinal Semeraro.
«Besoin de témoins totalement donnés»
Le bienheureux Thomas Saleh fut pour sa part accueilli en décembre 1914 avec d’autres confrères dans le couvent d’Orfa. Emprisonné avec eux, il fut enfermé dans différents cachots et subit plusieurs marches de la mort et des tortures terribles destinées à le faire apostasier. «Malgré cela, dans l’Église libanaise se perpétue le souvenir de sa sérénité et de sa force», a souligné le cardinal.
«Nous avons besoin de témoins, de martyrs, qui se sont totalement donnés», a expliqué le cardinal italien, dans un pays particulièrement frappé par les tragédies dans son histoire récente, et qui espère recevoir prochainement une visite papale.
Voyage au Liban ajourné
Le voyage du pape au Liban prévu le week-end des 11 et et 12 juin 2022, qui avait été annoncé prématurément par les autorités locales, a été annulé en raison de l’état de santé du pontife mais aussi, selon de nombreux observateurs locaux, en raison d’une situation politique toujours instable et du risque d’instrumentalisation de cette visite par les dirigeants du pays. La piste d’un voyage à l’automne demeure néanmoins à l’étude. (cath.ch/imedia/cv/gr)