Le pape rencontrera les évêques polonais à huis-clos

Le choix du pape François de renoncer à prononcer un discours public devant l’épiscopat polonais le 27 juillet 2016, au premier soir de son séjour en Pologne, interpelle. Au Vatican, on assure que le pape souhaite dialoguer avec les évêques «en toute liberté».

Le pape a donc choisi de rencontrer, à huis clos, les quelque 130 évêques de Pologne dans la cathédrale du Wawel, à Cracovie, peu après avoir prononcé un premier discours public devant les autorités polonaises, la société civile et le corps diplomatique, au palais présidentiel. Initialement prévu au programme officiel, le discours devant les évêques de Pologne a bel et bien été rédigé, a appris I.MEDIA de sources vaticanes, mais le pontife en a décidé autrement.

Plusieurs sujets brûlants pourraient être abordés comme l’attitude sévère de la Pologne face aux migrants – bien que les évêques demandent désormais la création de couloirs humanitaires -, le conflit voisin en Ukraine, ou encore les critiques de l’épiscopat polonais après les synodes sur la famille.

Dialogue à caractère «familier»

Si le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège joue la prudence et ne veut pas parler de changement, il préfère expliquer que le pape a choisi «la formule qu’il préfère et qu’il a utilisé fréquemment», à savoir un dialogue en privé à caractère «familier». Le pape François, explique ainsi le père Federico Lombardi, souhaite que les évêques puissent lui poser des questions en toute liberté et sérénité, dans un «climat de grande familiarité, de détente, de tranquillité et de liberté d’expression». Ce climat, précise le ›porte-parole’ du Vatican, est plus «pour les évêques que pour le pape».

On se rappelle bien sûr des grands et puissants discours prononcés par le pape François devant l’épiscopat du Brésil en juillet 2013, des Etats-Unis en septembre 2015 ou du Mexique en février 2016. Mais ses rencontres à huis clos avec les évêques d’un pays qu’il visite ne sont pas choses rares. Ce fut ainsi le cas au Sri Lanka ou à Cuba en 2015, ou encore en 2016 lors de ses visites en Equateur, Bolivie et Paraguay, puis au Kenya, en Ouganda et en République centrafricaine. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)