Le pape réitère son propos insultant envers les homosexuels
Lors d’une rencontre avec des prêtres de son diocèse de Rome, le 11 juin 2024, le pape François a de nouveau utilisé le mot italien «frociaggine», qui serait en français un dérivé de «tarlouze», en abordant la question de l’homosexualité dans l’Église. Le 20 mai dernier, le pape de 87 ans avait déjà utilisé ce terme lors d’une réunion privée avec 200 évêques italiens, déclenchant une vaste polémique.
Le pape François a rencontré cet après-midi 160 prêtres à l’Université salésienne de Rome. Répondant à une question sur les vocations, il est revenu sur le thème de l’homosexualité dans les séminaires. Le pape aurait dit dans sa réponse: «Au Vatican, il y a un air de ‘frociaggine’», rapporte à I.MEDIA un des prêtres qui a assisté à la rencontre. Le pape aurait aussi expliqué que si un jeune homme a une «tendance» homosexuelle, il vaut mieux qu’il ne rentre pas au séminaire. «Ce sont de bons garçons, mais avec cette tendance, il vaut mieux ne pas le faire», aurait-il dit. L’agence de presse italienne Ansa rapporte des propos similaires.
Interrogé par I.MEDIA, le Bureau de presse du Saint-Siège n’a pas fait de commentaire, renvoyant simplement au communiqué officiel envoyé en début de soirée sur la rencontre du pape avec les prêtres. Il y est écrit que le pape est «revenu sur le sujet de l’admission des personnes à tendance homosexuelle dans les séminaires». Le pontife a réitéré «la nécessité de les accueillir et de les accompagner dans l’Église» et a rappelé «l’indication prudentielle du dicastère pour le Clergé concernant leur entrée au séminaire».
Le 20 mai dernier, le pape avait utilisé la même expression dépréciative devant 200 évêques italiens réunis en assemblée générale à huis clos, leur recommandant de ne plus accepter de gays dans les séminaires. Ses paroles ont été rapportées quelques jours plus tard par le site Dagospia, puis confirmées par des quotidiens comme La Repubblica et le Corriere della Sera le 27 mai, provoquant une tempête médiatique.
Le Bureau de presse du Saint-Siège avait réagi le 28 mai par un communiqué, assurant que «le pape n’a jamais eu l’intention d’offenser ou de s’exprimer en termes homophobes, et il présente ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés par l’utilisation d’un terme rapporté par des tiers». Quelques jours plus tard, le pape avait envoyé une lettre à un ex-séminariste italien qui lui avait écrit après la polémique. Le jeune homme, se revendiquant comme homosexuel, s’était vu refuser l’entrée au séminaire. Dans sa lettre, le pape l’enjoignait à «poursuivre sa vocation». (cath.ch/imedia/hl/bh)