Le pape reçoit le Premier ministre libanais
Le pape François a reçu pour la deuxième fois au Vatican le chef du gouvernement libanais Najib Mikati, le 16 mars 2023, a fait savoir le Saint-Siège. Les deux hommes se sont entretenus en privé durant un peu moins d’une demi-heure, durant cette visite sur fond de crise économique, sociale et politique.
Le Premier ministre Najib Mikati, de confession sunnite, a ensuite rencontré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, ainsi que Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États. Les échanges ont été l’occasion pour le Saint-Siège d’exprimer sa préoccupation pour la grave crise socio-économique subie par la population libanaise, dont le niveau de vie s’est effondré ces dernières années.
Le Saint-Siège s’est aussi inquiété de l’impasse institutionnelle dans laquelle se trouve le pays, qui attend de toute urgence l’élection d’un nouveau président de la République, peut-on lire dans le communiqué publié à la suite de cette visite. Le pays du Cèdre n’a toujours pas de président de la République depuis le départ de Michel Aoun à l’automne dernier.
Un modèle de cohabitation dans la région
La secrétairerie d’État redit aussi «l’importance de la présence inaliénable des chrétiens au Liban et dans tout le Moyen-Orient». Elle appelle à «renforcer la coexistence pacifique entre les Libanais de différentes confessions afin de garantir la paix et la stabilité dans toute la région». Aux yeux de Rome, le Liban est un pays déterminant pour le modèle de cohabitation qu’il représente au Moyen-Orient.
Lors du traditionnel échange de cadeaux à la fin de l’audience privée, le Premier ministre a offert au pape François un bénitier en pierre surmonté d’une image de Notre Dame des douleurs. Le pontife a quant à lui offert à son hôte une œuvre en bronze sur le thème de l’amour, représentant un enfant aidant un autre à se relever, ainsi que des documents de son magistère.
Un président, condition pour un voyage du pape
C’était la deuxième fois que les deux hommes se rencontraient, après l’audience accordée au Premier ministre libanais en novembre 2021. Cette nouvelle audience a lieu alors que le Liban reste enlisé dans une grave crise, sociale, économique et politique. La pauvreté y est généralisée et les Nations Unies considèrent le pays du Cèdre comme un «État défaillant». Le Premier ministre Mohamad Najib Mikati assume la continuité du pouvoir exécutif mais ses prérogatives restent limitées en l’absence d’un président de la République.
Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, en octobre dernier, les formations politiques n’arrivent pas à s’entendre pour lui désigner un successeur, forcément chrétien. Déjà onze sessions parlementaires ont été infructueuses. La semaine passée, le Hezbollah libanais a annoncé soutenir la candidature du maronite Sleiman Frangié.
L’élection d’un président à la tête du pays est une des conditions pour un voyage du pape François au Liban. En avril dernier, le président Michel Aoun (qui a démissionné en octobre 2022) avait annoncé la venue du pape dans son pays pour le mois de juin. Le voyage avait été reporté sine die. (cath.ch/imedia/ak/rz)